Le canton comptera toujours deux hôpitaux de soins aigus, un à Neuchâtel et l'autre à La Chaux-de-Fonds. "Cela a été un vote identitaire très fort. Nous devons retravailler la cohésion. Les régions doivent se sentir appartenir à ce canton", a souligné la ministre socialiste sortante Monika Maire-Hefti lors d'un débat réunissant 13 des 16 candidats au Conseil d'Etat, organisé par la RTS.
"Mandat clair donné par le peuple"
Les ministres sortants se représentent tous les cinq malgré la gifle infligée à leur contre-projet dans les urnes. Et comme les candidats qui briguent un mandat, ils se sont accordés pour dire que la priorité actuelle du canton est de trouver une solution pour appliquer l'initiative sur la planification hospitalière.
"Il y a un mandat clair donné par le peuple", a souligné le président sortant du Conseil d'Etat, le socialiste Jean-Nathanaël Karakash.
Il faut avancer rapidement, mais sans précipitation (...) pour trouver un équilibre entre les deux sites hospitaliers, et donner à tous les deux une visibilité.
"Les coûts ne baisseront pas"
Mais les candidats s'accordent aussi sur un point plus critique: le maintien de deux sites hospitaliers ne fera pas baisser les coûts du secteur, déjà très élevés dans le canton. "Cela aura tendance à coûter plus cher car l'augmentation des tailles critiques que l'on souhaitait avec le contre-projet n'est pas là", a pointé le PLR sortant Laurent Favre.
"L'offre de prestations restera la même en soins aigus et de réadaptation. Mais on n'aura pas les même tailles critiques dans les Montagnes ou sur le Littoral pour rendre ces prestations le plus efficaces possible", a-t-il encore ajouté.
Le PDC Vincent Martinez, qui a soutenu l'initiative pour deux hôpitaux complémentaires, a lui regretté que la solution d'un hôpital central au Val-de-Ruz "ait été directement mise de côté". "Les députés ont fait passer les intérêts communaux avant ceux du canton", a-t-il déploré.
"Neuchâtel, ce n'est pas que l'HNE"
La tempête autour des hôpitaux va-t-elle laisser des traces et diviser davantage le Haut et le Bas du canton?
"La vie neuchâteloise, ce n'est pas que l'HNE. Le canton s'est déchiré sur cet objet, mais pas de manière générale", a répondu le socialiste sortant Laurent Kurth. Il reconnaît qu'il s'agit d'une crise, mais estime que "le canton doit continuer d'avancer".
Nous devons construire des projets en commun. Neuchâtel est assez fort pour le faire.
Le PLR sortant Alain Ribaux a abondé, et détaillé trois étapes: mettre en oeuvre l'initiative sur les hôpitaux, se battre pour le projet Mobilité 2030, puis pour le projet de circonscription unique.
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"L'unité cantonale que le gouvernement veut mettre en place est plutôt un échec", a pour sa part estimé l'UDC Jean-Charles Legrix. "La circonscription unique ne va pas unir les Neuchâtelois. C'est comme si on supprimait les cantons pour éviter le Röstigraben", a-t-il critiqué.
Jessica Vial et Pierre-Yves Maspoli
Hôpitaux, cohésion et fiscalité au menu
Le premier plateau du débat réunissait cinq candidats au Conseil d'Etat autour de la question hospitalière. Les débats sur cette thématique d'actualité brûlante ont opposé le sortant Jean-Nathanaël Karakash (PS), Fabien Fivaz (Verts), Vincent Martinez (PDC), Xavier Challandes (UDC) et Laurent Favre (PLR).
Durant le plateau suivant, Monika Maire-Hefti (PS), Dimitri Paratte (Solidarités), Alain Ribaux (PLR) et Jean-Charles Legrix (UDC), se sont exprimés sur la cohésion entre le Haut et le Bas du canton.
Lors du troisième débat, Laurent Kurth (PS), Nago Humbert (POP), Isabelle Weber-Von Kaenel (PLR) et Stephan Moser (UDC) se sont exprimés sur la question des impôts dans le canton, connu pour être un "enfer fiscal".