Une députation qui dégringole de 20 à 9 sièges, des candidats au Conseil d'Etat largement distancés: l'UDC neuchâteloise a complètement raté ses élections cantonales dimanche, deux semaines après la non-réélection surprise au gouvernement valaisan d'Oskar Freysinger, vice-président de l'UDC Suisse et figure de proue du parti en Suisse romande.
Interrogée lundi dans l'émission Forum, Céline Amaudruz reconnaît une défaite "claire" et une "grande déception" lors des élections neuchâteloises. "Une telle perte de sièges, on ne s'y attendait pas", ajoute la vice-présidente de l'UDC Suisse. Selon elle, il faut "assumer, accepter et analyser" le résultat des urnes afin de convaincre à nouveau les électeurs dans quatre ans.
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Céline Amaudruz prend la défense d'Yvan Perrin
Céline Amaudruz se refuse en revanche à incriminer le président de l'UDC neuchâteloise Yvan Perrin, énormément discret dans la campagne et muré dans le silence depuis dimanche. "Je ne suis pas là pour faire le procès d'une personne, mais pour analyser la situation dans son ensemble", affirme la conseillère nationale.
Je suis solidaire et je règle les compte à l'interne, s'il y a des comptes à régler.
"Il est trop facile de dire que la perte d'autant de sièges est la faute d'une seule personne", estime Céline Amaudruz. "L'UDC est une grande famille et c'est le parti dans son ensemble qui perd", ajoute-t-elle. Et la Genevoise de se montrer solidaire de toutes les sections de l'UDC et d'affirmer que c'est "à l'interne" que les comptes doivent être réglés.
De la difficulté de faire des alliances
Reste que, selon elle, l'éviction d'Oskar Freysinger en Valais et l'échec de l'UDC à Neuchâtel ne sont pas forcément les signes d'une spirale négative. "Je crois que les thématiques de base de l'UDC restent quelque chose qui préoccupe la population suisse", précise Céline Amaudruz, se réjouissant à ce titre de voir bientôt la question européenne revenir dans le débat politique.
Dans le canton de Vaud, j'espère que tout le monde jouera le jeu de voter l'alliance UDC-PLR et de ne biffer personne.
"C'est évident que l'UDC est un parti qui part du haut, c'est-à-dire que nous sommes très forts sur les thèmes nationaux, nous sommes moins bons sur les thèmes cantonaux et encore moins bons dans les élections communales", analyse la conseillère nationale. Pour elle, le parti a un vrai travail à faire au niveau cantonal et communal, particulièrement en Suisse romande.
A la différence des sections alémaniques, l'UDC romande peine à faire des alliances ou des apparentements avec d'autres partis, rendant sa tâche plus ardue. Dans la perspective des élections d'avril-mai dans le canton de Vaud, où l'UDC et le PLR sont alliés, Céline Amaudruz espère ainsi que "tout le monde jouera le jeu de voter cette alliance groupée et de ne biffer personne".
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Didier Kottelat