En quittant l'UDC, Xavier Challandes ôte un fauteuil à la droite qui retombe ainsi à 57 sièges. Et s'il venait à rejoindre les Verts, il offrirait une majorité - même fragile - à la gauche qui passerait alors à 58 sièges.
Cette situation entraînerait du coup la double majorité, avec un gouvernement dominé par les socialistes. C'est un scénario auquel le PS et les Verts rêvaient sans trop y croire pendant la campagne, d'autant que le POP avait choisi la voie solitaire.
Un grand écart politique apparent
Quitter l'UDC pour rallier le groupe des Verts peut ressembler à un grand écart politique. Mais Xavier Challandes n'a que 25 ans, un âge où il est encore permis de chercher sa voie - même en politique. Comme de nombreux jeunes, y compris UDC, la question de l'environnement lui tient à coeur. Il avait déjà laissé entendre pendant la campagne qu'il se reconnaissait de moins en moins dans les priorités UDC. Interviewé par la RTS, il avait aussi dit soutenir la stratégie énergétique 2050 contre son parti.
Son profil Smartvote se confond du reste avec celui, par exemple, du candidat malheureux des Verts au Conseil d'Etat Fabien Fivaz: il s'oriente sur la défense de l'environnement, l'ouverture vers l'étranger ou un Etat social fort sans effort colossal pour restreindre les dépenses. C'est, en comparaison, l'opposé du profil de son collègue UDC Jean-Charles Legrix pendant toute la législature.
Pas encore de réponse des Verts
Dès lundi matin, au lendemain de sa réélection, Xavier Challandes a dit sa préférence pour les Vert'libéraux à la radio locale RTN. Mais le parti de centre-droit n'a pas voulu de lui, raison pour laquelle il mène désormais des discussions avec les Verts. Reste que le parti ne lui a pas encore ouvert les bras: l'accueillir, avec ou sans conditions, exhale un petit parfum d'opportunisme.
Au final, Xavier Challandes sera peut-être contraint de siéger en indépendant. Mais son cas met en évidence une réalité: la force des deux blocs sera quasiment la même durant la prochaine législature. Gauche et droite seront quasiment contraintes à trouver des compromis, à nouer des alliances. Faute de quoi on verra naître des majorités de hasard.
Roger Guignard/oang