Cette cour aurait pour mission d'assurer un contrôle indépendant de l'administration cantonale, des institutions de droit public et des organismes subventionnés. Sa tâche consisterait aussi à réviser les comptes de l'Etat. Le PDC propose qu'elle soit élue par le peuple tous les six ans au système majoritaire, dans l'intérêt du citoyen-contribuable.
Mettre fin à certains ressentiments
Candidat au Conseil d'Etat lors des récentes élections cantonales, Vincent Martinez constate que le lien de confiance entre autorités et citoyens est brisé. Il en veut pour preuve le taux de participation décevant au scrutin, de 34% seulement. Une Cour des comptes élue par le peuple aurait la vertu de mettre fin à certains ressentiments.
"On constate que les gens ne souhaitent pas que le Parlement choisisse les gens qui vont contrôler les comptes. Il y a vraiment une méfiance qui s'est mise en place", souligne le politicien. "Et, de faire élire les membres de la Cour des comptes par le peuple, cela permettra d'enlever cette méfiance. Ce n'est pas des gens qui seront à la botte des politiciens, ce sera des gens qui seront à la botte de l'administration."
Une cour "hautement souhaitable" selon la CNCI
Cette suggestion d'une petite formation (le PDC ne compte que deux députés sur les 115 du Parlement) trouve le soutien de la Chambre neuchâteloise du Commerce et de l'Industrie (CNCI).
"Dans ce but, être au service du citoyen pour s'assurer que l'argent public est bien dépensé dans le contexte des finances cantonales que connaît Neuchâtel, je pense que c'est hautement souhaitable", estime son directeur Florian Néméti. "Et le fait de chercher à amener plus d'efficacité et de transparence dans le fonctionnement de l'Etat et des institutions paraétatiques, c'est aussi à mon avis souhaitable."
Le canton de Neuchâtel affiche un déficit des finances publiques de plus de 70 millions de francs. C'est un autre argument qui donne du poids à la création d'une Cour des comptes.
Roger Guignard/oang