Le POP neuchâtelois veut taxer plus fortement les grandes fortunes

Le Parti ouvrier et populaire (POP) neuchâtelois a déposé jeudi à la Chancellerie son initiative "Pour une fiscalité plus équitable". Elle prévoit une hausse de l'impôt sur les fortunes supérieures à 500'000 francs.

Avec ce texte muni de 4742 signatures, soit 242 de plus que nécessaire, le POP entend combattre les faveurs fiscales accordées aux hauts revenus par la droite du Grand Conseil - au risque de renforcer l'image d'enfer fiscal qui colle au canton le plus imposé de Suisse.

Contrer le cadeau fiscal de la droite

La réforme de la fiscalité des personnes physiques, qui devait profiter aux familles, est, elle, gelée compte tenu de l'état des finances cantonales. Mais le POP n'en a cure: il entend combattre d'abord le cadeau accordé par les députés en décembre dernier aux hauts revenus. Cette faveur de 4 millions de francs a été répercutée sous la forme de coupes supplémentaires dans l'enseignement, le social et la santé, avec également un manque à gagner de près de 3 millions pour les communes.

Pour le parti, cette situation est inacceptable - d'autant que les fortunes supérieures à 1 million de francs "explosent littéralement" selon lui. Il réclame donc ce qu'il décrit comme une "hausse modérée" de l'impôt sur la fortune.

Rentrées supplémentaires évaluées à 8 millions

Le POP propose une augmentation de 140 francs par an pour une fortune de 600'000 francs, ou de 700 francs pour un millionnaire. Ce deuxième montant représente environ le tiers de la somme retirée aux jeunes bénéficiant de l'aide sociale, soulignent les responsables du parti. Avec ce nouveau barème, les rentrées supplémentaires pour la collectivité seraient d'environ 8 millions.

Multiplication des scrutins soumis aux Neuchâtelois

L'initiative vient s'ajouter à des consultations populaires dont le nombre explose à Neuchâtel, indice de temps difficiles. Le 24 septembre prochain, trois tests risqués de la cohésion cantonale seront soumis aux citoyens: le nouvel Hôtel judiciaire à 50 millions de francs à La Chaux-de-Fonds, une réforme des institutions et un clivage douloureux sur le report ou non de l'imposition des frontaliers. Il y aura encore, ensuite, la votation sur la CCT dans le domaine de la santé.