Début août, le Tribunal fédéral a brisé un tabou en autorisant le canton - premier en Suisse - à introduire un salaire minimum légal d'un montant horaire de 20 francs bruts.
La nouvelle loi, avalisée par les citoyens du canton en novembre 2011 quand ils avaient accepté le principe d'un "salaire garantissant des conditions de vie décente", est donc désormais applicable. Elle concerne près de 2700 personnes.
Ce salaire est désormais défini très exactement à 19,70 francs. C'est un peu moins que les 20 francs prévus, pour tenir compte de l'indexation automatique à l'Indice des prix à la consommation.
Pas de "chasse aux sorcières"
L'entrée en vigueur dans les secteurs conventionnés se fera d'ici la fin de l'année. Mais il n'est pas question, précise le socialiste Jean-Nat Karakash, de lancer une "chasse aux sorcières".
L'application devra tenir compte des différents types de contrats ou d'un treizième salaire acquis ou non, a expliqué le patron du Département de l'économie et de l'action sociale.
La mesure doit permettre à une personne seule de subvenir à ses propres besoins. Elle concerne des salariés, en majorité des femmes, qui travaillent souvent à temps partiel. La variété des statuts dit assez la complexité de l'application d'une telle mesure.
Exception pour les milieux agricoles
Pour les milieux agricoles, viticoles et horticoles, le montant du salaire minimum horaire sera de 17 francs. Il s'agit là de tenir compte d'une durée du travail beaucoup plus longue que dans d'autres secteurs.
L'Etat a mis au point un mémento pour aider patrons et employés à s'y retrouver et la mise en vigueur donnera lieu à une évaluation. Le Conseil d'Etat, lui, se réjouit d'un outil qui remplit deux de ses priorités: la reconnaissance du travail et la prévention de la pauvreté.
Roger Guignard/oang