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Rénové, le Musée d'ethnographie de Neuchâtel rouvre au public samedi

La Villa de Pury a été entièrement rénovée. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Le Musée d'ethnographie de Neuchâtel réouvert au public / Le 12h30 / 1 min. / le 23 novembre 2017
Après des années de rénovation et de déplacement de ses collections, le Musée d'ethnographie de Neuchâtel (MEN) a présenté jeudi sa nouvelle exposition de référence, "L'impermanence des choses".

La Villa de Pury, siège du musée, est l'une des plus spectaculaires villas du XIXe siècle dans le canton et sa rénovation a entraîné un gigantesque chantier: en une dizaine d'années, plus de 50'000 objets ont été manipulés, déménagés, photographiés, recollés et inventoriés. Ce travail permet aujourd'hui de donner une image complète des collections, dont les plus anciennes remontent au XVIIIe siècle.

Une exposition "impermanente"

Le titre de l'exposition présentant les collections, "L'impermanence des choses", a quelque chose d'intellectuel dans sa formulation. Mais le MEN a bâti sa réputation sur son originalité et sa capacité à relier les objets à des préoccupations contemporaines.

Elle propose une réflexion sur la pertinence des collections ethnographiques et leur réel intérêt en ce début de XXIe siècle. Neuf tableaux poétiques sont disséminés dans la villa. L'un d'entre eux, qui ressemble à un salon d'ambassade, présente les cadeaux officiels et des objets devenus eux-mêmes ambassadeurs de leur pays d'origine. Un autre présente une troupe de coiffes en plumes de Papouasie-Nouvelle-Guinée, comme s'il s'agissait d'un spectacle de cabaret parisien.

Succession d'espaces autonomes

Il s'agit d'une exposition qui se veut évolutive, contrairement à "cette idée d'exposition permanente qui est souvent amenée quand on présente des collections", a expliqué le directeur du MEN Marc-Olivier Gonseth dans le 12h30. "On s'est dit qu'on allait rendre nos espaces autonomes, traiter d'un sujet par espace, de telle manière que nous puissions intervenir ensuite en les changeant un par un, et que finalement dans quatre, cinq ou six ans, l'exposition qu'on trouvera sera très différente de celle qui sera inaugurée."

Le musée s'est adapté lui aussi aux nouvelles technologies destinées à rendre la visite plus ludique, mais sans en abuser. "Je crois à une muséographie, je ne dirais pas classique mais un peu hiératique, où l'émotion passe par les tableaux que nous proposons, les associations d'idées, d'images qu'on fait s'entrechoquer et pas forcément par du presse-bouton", explique Marc-Olivier Gonseth. "Pour moi, cela s'adresse autant à ce que j'appellerais l'intelligence ou la compréhension qu'à l'émotion."

>> Ecouter l'interview de Marc-Olivier Gonseth dans le 12h30 :

Marc-Olivier Gonseth. [DR - Marc-Olivier Gonseth]DR - Marc-Olivier Gonseth
Interview de Marc-Olivier Gonseth, directeur du Musée d'ethnographie de Neuchâtel / Le 12h30 / 4 min. / le 23 novembre 2017

La volonté est clairement d'ouvrir sur un autre imaginaire. L'exposition sera accessible au public dès samedi 25 novembre.

Roger Guignard/oang

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