Le Conseil d'Etat neuchâtelois a annoncé vendredi vouloir économiser 2 millions de francs par an dans le domaine des prestations hospitalières. Il entend favoriser les prises en charge ambulatoires (lire encadré) et étendre aux cas hors canton la limitation des volumes d'hospitalisation appliquée à ce jour uniquement aux établissements de la liste hospitalière cantonale.
Cette dernière mesure, jugée inédite en Suisse, concerne uniquement les cas de convenance personnelle et pas les cas d'urgence. Le canton estime qu'elle permettra une économie annuelle de 500'000 francs.
Depuis deux ans, le canton applique des restrictions dans six domaines médicaux (orthopédie, gynécologie, rhumathologie, urologie, otorhinolaryngologie et ophtalmologie). Un quota de prestations payées par l'Etat est en vigueur. Et s'il est dépassé, l'Etat ne paie plus.
Neuchâtel s'expose à des recours
C'est précisément cette logique de quota que le canton veut appliquer à tous les autres établissements hospitaliers suisses. Le gouvernement estime en effet que la pratique actuelle crée une certaine inégalité de traitement entre les hôpitaux figurant sur la liste hospitalière neuchâteloise, soumis à cette limitation, et les hôpitaux n'y figurant pas.
L'impact sur la libre circulation et le libre choix du patient est mineur, selon le ministre neuchâtelois de la Santé Laurent Kurth. Selon lui, la jurisprudence existante permet d'assurer la non-violation de ce principe. Reste que le canton s'expose à des recours potentiels, tant la mesure est inédite.
"On a mené une consultation avant de prendre cette décision pour permettre aux établissements de s’adapter à ces nouvelles règles", a précisé dans l'émission Forum le conseiller d'Etat neuchâtelois, qui se défend de diminuer ainsi l'exode des patients. "Les mêmes restrictions sont appliquées à Neuchâtel, on ne favorise pas les établissements neuchâtelois."
Coraline Pauchard/ats/lgr
Nouvelles prestations en ambulatoire
Pour éviter des séjours inutiles à l'hôpital, le canton de Neuchâtel publiera par ailleurs une liste des interventions médicales, une quinzaine, qui devront être effectuées en ambulatoire dès le 1er juillet. Ce sont plus de 600 cas qui sont potentiellement concernés. Les économies potentielles de cette décision sont évaluées à 1,3 million de francs.