Certains bistrots sont déjà passés à l'acte dans le cadre du mouvement "Papaille", lancé en avril dernier, qui regroupe les cafés, restaurants, clubs et bars romands qui ont décidé de renoncer aux pailles en plastique. Pour l'initiatrice du mouvement, Leila Rölli, la paille est un symbole de la société du "tout-jetable".
"C'est quelque chose qui demande énormément d'énergie grise. On est obligés d'aller extraire du pétrole, de fabriquer du plastique, fabriquer des pailles, les transporter, les conditionner, les redistribuer... c'est un objet qui va être utilisé cinq, dix minutes maximum, qui va être jeté ensuite", regrette-t-elle.
Solutions durables
"Au mieux, la paille va être jetée dans une poubelle, mais on ne peut ni la recycler, ni la réutiliser. Ou alors, elle finit dans la nature, comme souvent, vu que c'est un des dix objets le plus souvent retrouvés sur les rivages", ajoute Leila Rölli.
Quelles sont les alternatives? "La solution que je préfère, c'est plus de paille du tout. Mais on est obligés d'en garder sous certaines conditions, notamment pour les personnes en situation de handicap", répond Leila Rölli. Elle suggère par exemple des pailles lavables, ou en bioplastiques. "Là au moins, si cela finit dans la nature, cela n'a pas d'effet toxique sur le milieu".
Cette opération fait écho à de nombreuses initiatives similaires dans le monde. Le gouvernement britannique a par exemple annoncé mi-avril vouloir interdire les pailles, touillettes et cotons-tiges en plastique d'ici à la fin de l'année dans le cadre de son plan de lutte contre les déchets faits en dérivés du pétrole.
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"Il y a un engouement hors du commun"
Pour mettre la mesure en oeuvre, la Ville de Neuchâtel a édicté un arrêté: les pailles seront interdites dès le 1er janvier 2019 et les établissements qui ne pourraient pas s'en passer pourront recevoir gratuitement un kit de 400 pailles compostables.
Du côté de l'exécutif de la Ville, on précise que l'interdiction a été pensée avec GastroNeuchâtel.
"La faîtière de tous les établissements publics de Neuchâtel est avec nous", explique dans le 12h45 Violaine Blétry-de Montmollin, conseillère communale. "Il y a un engouement hors du commun depuis le lancement de l'initiative, tous les établissements demandent des kits et veulent faire partie de la démarche."
McDonald's dit étudier des "solutions alternatives"
En amont de l'initiative, McDonald's, la chaîne de fast-food présente en ville de Neuchâtel, a aussi été sollicité, ajoute l'élue PLR. Des contacts ont été établis au niveau national pour pouvoir mettre en oeuvre la mesure dès le 1er janvier 2019.
McDonald's confirme étudier des solutions alternatives. "Nous avons pris connaissance de la décision de la Ville de Neuchâtel. Ces nouvelles conditions-cadre vont être intégrées au processus d'évaluation en cours", a déclaré la chaîne à la RTS.
Etienne Kocher/jvia/tmun