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Les étrangers sont sous-représentés dans les administrations cantonales

Administrations cantonales: les étrangers sont sous-représentés. Neuchâtel veut éviter la discrimination à l'embauche
Administrations cantonales: les étrangers sont sous-représentés. Neuchâtel veut éviter la discrimination à l'embauche / 19h30 / 2 min. / le 9 juin 2018
Alors que la Suisse compte 25% d'habitants de nationalité étrangère, cette tranche de la population est sous-représentée au sein des administrations cantonales. Neuchâtel réagit en adoptant une feuille de route pour une égalité à l'embauche.

En Suisse romande, seuls 13% du personnel engagé par les administrations cantonales ne sont pas de nationalité suisse, selon des chiffres obtenus par la RTS.

La comparaison entre les cantons est cependant problématique, puisqu'ils ne prennent pas tous en considération les mêmes populations. Certains cantons n'incluent ainsi pas dans leurs chiffres le personnel hospitalier ou le corps enseignant, et ne répertorient pas les double-nationalités.

Le canton de Vaud, par exemple, fait une distinction entre l'administration générale (11%) et le personnel du CHUV, qui emploie 44% de personnes de nationalité étrangère.

"Certains secteurs, comme celui de la sécurité, ne compte pratiquement pas d’étrangers parce que les textes légaux ne le permettent pas, alors que ceux où il existe une concurrence avec d’autres secteurs, comme l’informatique, comptent davantage d’étrangers", explique ainsi Filip Grund, chef du service du personnel du canton de Vaud, dans le 19h30.

Feuille de route adoptée par Neuchâtel

Le canton de Neuchâtel, qui se positionne en pionnier de l'intégration, ne compte que 10% d'étrangers dans son administration, contre 25% de résidents.

Le Conseil d'Etat a ainsi adopté en mai une feuille de route afin de lutter contre les discriminations à l'embauche et de valoriser la diversité au sein de l'administration. Pour l'instant, seule l'UDC s'y est opposée.

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"Il est important que les personnes soient représentées quelles que soient leurs origines, leur genre, leurs particularités, parce que l’administration est finalement l’image de la société", confiait à la RTS Céline Maye, cheffe du Service de la cohésion multiculturelle.

"C’est important que les jeunes issus de la migration puissent se reconnaître quand ils viennent dans les services de l’Etat, et se dire qu'ils peuvent accéder à ces postes-là", explique-t-elle.

"Il ne s'agit pas de discriminer les Suisses"

Neuchâtel envisage ainsi une formation des cadres de l'administration mais aussi la sensibilisation de la population pour inciter les candidatures "issues de la diversité" pour tous les niveaux hiérarchiques.

Aucun objectif en pourcentage n'est cependant établi, explique le conseiller d'Etat neuchâtelois Alain Ribaux, qui insiste sur le fait que le but n'est pas de discriminer les postulants suisses: "Il n’est pas question de favoriser les étrangers au moment de l’embauche, mais de susciter cette chance qu’est la mixité."

Sujet TV: Miroslav Mares

Adaptation web: Mouna Hussain

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