Malgré les difficultés, l'Hôpital neuchâtelois avait prévu d’augmenter le salaire de son directeur
Selon un document de travail datant de fin 2016 que la RTS a pu se procurer, les dirigeants de l'hôpital prévoyaient une augmentation de salaire pour le directeur général. La présidente du conseil d’administration, Pauline de Vos Bolay, a confirmé à la RTS avoir souhaité augmenter ce salaire à 300'000 francs brut par année.
Un montant plus élevé de 76'000 francs par rapport au dernier échelon salarial prévu actuellement dans la convention collective de travail neuchâteloise dans le domaine de la santé (CCT21). Cette augmentation validée par le conseil d’administration, malgré les déficits répétés, n’aura finalement jamais lieu faute de candidat idéal.
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Pour la présidente du conseil d'administration, vouloir augmenter le salaire de la direction générale se justifiait. La concurrence du marché et le recrutement difficile l'exigeaient.
En 2017, après la démission du directeur général, Pauline de Vos Bolay a finalement repris le poste ad intérim, en plus de sa casquette de présidente du conseil d’administration. Elle a assuré à la RTS ne pas cumuler les salaires et avoir refusé l’augmentation prévue.
De plus, dans ce document, daté de fin 2016, Pauline de Vos Bolay souhaitait également "travailler sur la question de la rémunération des membres de la direction et de l'état-major". Membres qu'il ne s'agissait pas forcément, à l'époque, de remplacer et donc d'attirer avec un meilleur salaire.
Et les autres membres de la direction?
La présidente du conseil d'administration réfute avoir souhaité augmenter les rémunérations de tous les dirigeants de l'hôpital. Elle souhaitait alors vérifier qu'il y ait équité de traitement, a-t-elle précisé à la RTS. Quant au directeur général, son salaire est bien moins important que celui des médecins-cadres, dont il a la responsabilité, a insisté la présidente du conseil d'administration.
A noter toutefois que depuis l'entrée en vigueur de la CCT, en 2007, les syndicats ont accepté de ne pas avoir de contrôle sur les salaires des directions des institutions de droit public dans le monde de la santé. Ces derniers sont fixés par les conseils d'administration.
Quant au salaire du directeur général, il peut être plus élevé, de 15%, que ce que prévoit la grille, soit plus que 224'000 francs annuels. C'est le cas depuis une dizaine d'années à l'Hôpital neuchâtelois et c'est ratifié par le Conseil d'Etat. Mais le montant exact reste opaque.
Coraline Pauchard/lan