Cette décision suscite la réaction courroucée du comité d'initiative en faveur de deux hôpitaux dans le canton, pour qui l'actuel conseil d'administration est un frein à la volonté populaire.
Pour les initiants, le maintien du conseil d'administration était en effet une ligne rouge à ne pas franchir. Depuis l'acceptation de l'initiative qui demandait le maintien de deux sites hospitaliers de soins aigus dans le canton, en février 2017, la colère s'est cristallisée autour des dirigeants du HNE, accusés de torpiller la mise en oeuvre. Les maintenir est perçu comme une provocation.
"Sans plan B"
"Ce conseil d'administration a toujours affirmé qu'il n'avait pas de plan B à sa centralisation des soins aigus", rappelle Armin Kapetanovic, député POP membre du comité d'initiative et de la commission santé du Grand Conseil.
"La prolonger de trois ans me paraît beaucoup trop long", estime le député. "Si le Conseil d'Etat et (le ministre de la Santé) Laurent Kurth voulaient tout faire pour que l'application de l'initiative soit difficile, ils ne s'y prendraient pas autrement. Mais en tant que parlementaires, nous allons nous efforcer de continuer à travailler de manière intelligente sur ce dossier-là."
Le dossier est pour l'heure retenu dans la commission chargée de trouver une solution pour une mise en application qui soit acceptable pour tous.
Nécessité de stabilité
"Je ne perçois pas d'éléments importants qui pourraient conduire à un pourrissement du dossier, vu l'ouverture qui est faite par le Conseil d'Etat d'élargir la composition" du conseil d'administration, estime Laurent Kurth, ministre chargé de la Santé.
"La réalité, c'est la nécessité de conduire cet hôpital - avec une direction qui est instable aujourd'hui vu les nombreux changements qu'elle a subis - avec un conseil d'administration qui peut assurer un minimum de continuité", poursuit-il. Et de souligner la "parfaite loyauté" montrée par ce conseil d'administration vis-à-vis des décisions politiques jusqu'à présent.
Le conseil d'administration s'élargira progressivement à d'autres acteurs, comme le souhaitaient notamment les initiants. Reste à savoir si cette ouverture suffira à ne pas embraser une énième fois le dossier hospitalier.
Coraline Pauchard/kkub