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Le canton de Neuchâtel parmi les champions de la viticulture biologique

Jean-Denis Perrochet dirige le domaine de la Maison Carrée à Auvernier (NE) avec son fils Alexandre. Cette famille de vignerons a décidé de franchir le pas de la viticulture biologique il y a plusieurs années déjà. [RTS - Pietro Bugnon]
Jean-Denis Perrochet dirige le domaine de la Maison Carrée à Auvernier (NE) avec son fils Alexandre. Cette famille de vignerons a décidé de franchir le pas de la viticulture biologique il y a plusieurs années déjà. - [RTS - Pietro Bugnon]
Les exploitations viticoles biologiques gagnent du terrain et représentent actuellement 7% de la surface de vigne suisse. Cette progression varie selon les cantons, mais elle est particulièrement marquée à Neuchâtel.

Dans certains cantons, l'augmentation des surfaces dédiées à la viticulture biologique est particulièrement significative ces dernières années. C'est le cas de Neuchâtel, où la production biologique atteint désormais environ un quart de la surface du vignoble, soit 125 hectares sur les quelque 530 que compte le territoire cantonal, selon les chiffres de l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG), qui prennent en compte les exploitations touchant des paiements directs.

Le plus grand domaine viticole du canton, la domaine Montmollin, s'y est par exemple mis l'an dernier. La surface de vigne bio neuchâteloise a même augmenté de 17,5% entre 2005 et 2017, alors que la surface totale du vignoble a connu une progression d'environ 15%.

>> Le reportage de Pietro Bugnon au domaine viticole de la Maison Carrée, à Auvernier :

Jean-Denis Perrochet (droite) dirige le domaine de la Maison Carrée à Auvernier (NE) avec son fils Alexandre. [Maison Carrée]Maison Carrée
L'agriculture autrement (3/5): la viticulture biologique / La Matinale / 4 min. / le 25 juillet 2018

L'attrait des vignerons neuchâtelois pour le bio est notable si l'on fait la comparaison avec d'autres cantons au vignoble de taille similaire (entre 400 et 500 hectares): le Tessin n'a connu une progression du bio que de 2,5% à peine en douze ans, alors que sa surface viticole totale a augmenté de 13%. A Zurich, l'augmentation du bio (+4%) a légèrement dépassé celle de la surface totale (+3%), mais la croissance est moins large qu'à Neuchâtel.

En revanche, dans le canton de Vaud et en Valais, qui comptent chacun plus de 3000 hectares de vignoble, la progression du bio est nettement moins significative: 4,2% pour le vignoble vaudois et 1,6% pour le valaisan, alors que les deux cantons ont connu une progression d'environ 9,5% de leur surface viticole totale.

7% de vigne bio en Suisse

Les hectares de vigne bio représentaient presque 7% de la surface viticole helvétique en 2017, alors qu'ils en atteignaient à peine 2% en 1999, toujours d'après l'OFAG. Ainsi, le bio englobe actuellement 791 hectares sur les 11'509 hectares de surface viticole totale.

Les vignerons passés au bio sont encore relativement peu nombreux, mais la tendance est réelle. Elle s'est d'ailleurs accélérée au cours des cinq dernières années.

Nouvelles reconversions attendues

L'organisme Bio Suisse, qui certifie les exploitations portant le label "Bourgeon" s'attend à de plus grandes surfaces de reconversions bio en 2018, notamment dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Valais.

En 2017, 230 exploitations viticoles suisses répondaient au cahier des charges de Bio Suisse, contre 81 en l'an 2000. Quant au label Demeter pour la biodynamie, il concerne 57 vignerons, la plupart desquels sont aussi certifiés par Bio Suisse.

Reportage radio: Pietro Bugnon

Sujet web: Jessica Vial

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De nouveaux clients grâce au bio

"Il y a toute une frange de la population qui s'intéresse au bio. On a eu beaucoup de nouveaux clients par ce biais là", assure Alexandre Perrochet, qui dirige avec son père Jean-Denis le domaine de la Maison Carrée à Auvernier. Ils ont décidé de passer au bio il y a plusieurs années et sont labellisés Bio Suisse et Demeter.

Ils expliquent d'ailleurs que certains importateurs de vins étrangers sont venus les voir par le biais du bio et de la biodynamie. Selon Alexandre Perrochet, "le Japon, les Etats-Unis ou la Scandinavie sont des marchés qui apprécient cette philosophie et cette manière de travailler".