"Nous sommes confrontés à un défi d'envergure puisque les sources présentes sur nos territoires respectifs contiennent naturellement un faible taux d'arsenic", ont expliqué mercredi les présidents des collectivités en question.
L'eau peut contenir certains métaux lourds, comme l'uranium ou l'arsenic qui, à faible teneur, sont sans danger pour la santé. Concernant l'arsenic, la limite s'élevait jusqu'ici à 50 microgrammes par litre.
Des communes obligées de se conformer aux normes
Suivant une recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Suisse a décidé d'abaisser cette valeur à 10 microgrammes, obligeant plusieurs communes, notamment en Valais, dans les Grisons et au Tessin, à mettre en conformité leur réseau.
Les élus ne remettent pas en question la valeur maximale préconisée par l'OMS, mais plutôt "l'abaissement brutal et drastique" de la norme, ne tenant pas compte des spécificités territoriales et géologiques de certaines communes.
Plusieurs solutions possibles
Concrètement, il s'agit soit de trouver de nouvelles sources ou d'exploiter des sources existantes ayant une teneur en arsenic inférieure à 10 microgrammes. Une solution est à l'étude dans ce sens à Salvan.
Une autre possibilité est de mélanger les eaux de la source incriminée avec celles d'une autre source non problématique. Cette solution est envisagée à Finhaut, qui pourra par exemple utiliser l'eau du barrage d'Emosson, ou à Vernayaz, qui envisage de mélanger l'eau de Martigny à la sienne
Une troisième solution technique existe via le traitement de l'eau par absorption grâce à l'hydroxyde de fer. Celle-ci n’est cependant pas privilégiée en raison de coûts élevés de mise en oeuvre, d’entretien et d’élimination des déchets.
ats/ther
Facture de plusieurs millions de francs
La facture devrait se chiffrer en millions de francs pour les quatre municipalités. Les autorités communales vont décider des mesures à prendre l'an prochain, les proposer aux budgets de chaque commune et les mettre en oeuvre progressivement d'ici à 2020.
Des systèmes de distribution d'eau seront mis en place localement. Durant la période transitoire, les communes peuvent maintenir la distribution d'eau au robinet. "Il s’agit toutefois d’une eau qu’il est déconseillé de boire", précise le chimiste cantonal Elmar Pfammatter.