Le carnaval de Sion, le plus grand du canton, souffre depuis trois ans. En 2018, le comité a essuyé une perte de 30'000 francs sur un budget d'un demi-million, selon les chiffres du Nouvelliste. En cause: des frais de sécurité qui prennent l’ascenseur, la concurrence des autres carnavals, ou encore une consommation d'alcool en baisse dans les cantines.
Malgré le soutien de la Ville, la manifestation sédunoise a donc dû réduire la voilure et solliciter les cafetiers-restaurateurs. Pour exploiter un bar à l'extérieur, ces derniers doivent désormais débourser 1800 francs.
Participation exigée
"Pendant cinq jours, le carnaval de Sion amène entre 40'000 et 50'000 personnes, selon la météo", explique Yoann Schmidt, président du carnaval de Sion. "On a cinq cortèges, des guggenmusiks toutes les demi-heures en ville près des terrasses des bistrots. On leur demande donc de participer, afin que le carnaval perdure."
Seuls cinq bistrotiers ont toutefois accepté de payer cette participation. "Ce n'est pas sous prétexte qu'on gagne bien notre vie pendant deux jours à carnaval qu'on doit nous voler un bout de notre bénéfice", estime Sylvie Borella Madrid, patronne du Café du Nord. "Je comprends bien qu'il faut soutenir les événements organisés dans la ville de Sion, mais je ne trouve pas que ce soit la bonne façon. Ou du moins, j'aurais aimé que les cafetiers-restaurateurs soient consultés avant qu'on nous impose cette taxe."
Chiffres rouges dans tout le canton
Le message a été entendu par le président du carnaval de Sion, qui promet une taxe plus souple l’an prochain, afin de séduire un maximum de cafetiers et ainsi sauver l'institution sédunoise et lui assurer une 45e édition.
Ailleurs dans le canton, les autres carnavals se trouvent eux aussi dans les chiffres rouges. Seuls Evolène et Monthey affichent un budget équilibré, selon l'enquête du Nouvelliste.
Julie Rausis/kkub