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Le diocèse de Sion oblige ses agents à suivre un atelier de prévention

Prévention des abus sexuels dans l'église : cours obligatoires pour les agents pastoraux du diocèse de Sion.
Prévention des abus sexuels dans l'église : cours obligatoires pour les agents pastoraux du diocèse de Sion. / 19h30 / 2 min. / le 27 mars 2019
L'ensemble des 230 personnes engagées dans le diocèse de Sion doivent suivre un atelier sur la prévention des abus sexuels. L’évêque Monseigneur Lovey a décrété cette formation obligatoire, avec certification de suivi.

Ils sont prêtres, diacres, soeurs ou laïques. Ils sont tous actifs au sein de l’église catholique (partie francophone) du diocèse de Sion et peuvent potentiellement être en contact avec des jeunes.

Et si comme chaque année, ils suivent un séminaire de trois jours, ils ont pour la première fois l’obligation d’assister à un atelier d’une demi-journée sur la prévention des abus sexuels. Cette démarche fait suite à une recommandation de la Conférence des évêques, après les scandales pédophiles et abus sexuels qui ont touché l’église catholique.

"Il y a eu tant et tant d’abus qu'il faut absolument que les agents pastoraux soient sensibilisés et fassent tout pour que la prévention soit efficace", confie Monseigneur Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion, jeudi dans le 19h30.

Protéger et apprendre à se comporter

C’est l’association ESPAS (Espace de soutien et de prévention en matière d’abus sexuels), implantée en Suisse romande, qui dispense le cours. Elle donne des moyens pour réagir en cas de suspicion d’abus ou d'abus sexuels avérés, mais pas seulement.

Pour Marco Tubereso, responsable prévention à l'ESPAS, "le but principal, c’est protéger les enfants des abus sexuels, mais aussi protéger les adultes pour qu’ils puissent aussi savoir comment se comporter de manière adéquate, normale et naturelle avec des enfants". Il s'agit aussi d'éviter que leurs gestes soient mal interprétés.

"Il faut sortir du secret"

Depuis les affaires de pédophilie et d’abus sexuels révélés dans l’église, la colère gronde chez certains curés, comme Patrice Gasser, de la paroisse du Haut-Lac, qui a suivi l’atelier mercredi.

"Je trouve que ce sont des criminels qui nous trahissent, nous, prêtres qui essayons de faire notre travail au mieux de notre conscience. Il faut vraiment que l’on prenne des mesures pour arrêter ça, ce n’est plus possible. Il faut sortir du secret, sortir de nos confessionnaux et les remettre s’il y a lieu à la justice", s'exclame-t-il.

Faire le maximum pour prévenir tout nouvel abus dans le contexte ecclésial, le message de l’évêque semble avoir été reçu.

Rafael Poncioni/boi

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