Des pertes ont lieu à toutes les étapes de la chaîne, du producteur au consommateur, mais les ménages sont responsables de près de la moitié du gâchis.
Et c'est à partir de ce constat que l'Usine de traitement des ordures du Valais central (UTO) lance un projet-pilote de récolte des déchets de table chez les privés pour les convertir en énergie renouvelable.
Phase-test à Sierre jusqu'à fin juin
La phase-test, qui va durer jusqu'à fin juin, implique quelque 50 ménages d'un quartier de Sierre tenu secret. Grâce à une carte d'accès, les habitants - qui recevront prochainement une information détaillée - pourront déposer leurs restes de table dans des bacs qui leurs seront fournis et dont le contenu filera vers l'usine Gazel de Vétroz, afin d'y être transformés en biogaz.
"Valoriser cela dans un centre d'incinération est très mauvais", explique le directeur de l'UTO Bertrand Yerli lundi dans La Matinale. "On sait que ces restes de table contiennent entre 70 et 80% d'eau, donc on doit plutôt consommer de l'énergie pour les incinérer. Or on a tout loisir de valoriser ça sur notre usine à Gazel en faisant du biogaz, ce qui est déjà le cas maintenant avec les restes de table industriels."
Si l'expérience se révèle concluante, le concept pourrait se généraliser aux 35 communes du Valais central situées entre Salquenen et Leytron. Nombre d'entre elles ont du reste déjà fait part de leur intérêt.
Carte payante pour les habitants
Mais le système ne sera pas gratuit. "Il faut essayer d'éviter la multiplication des investissements informatiques", souligne Bertrand Yerli. "Donc on va prend le lead, il n'y aura qu'une seule plateforme informatique pour toutes les communes qui adhèreront à ce principe. On va gérer les bacs via des transporteurs et les fournir avec tout le système aux communes par le biais d'une location. Pour le citoyen, c'est clair qu'il y aura un coût. Il aura une carte d'accès qu'il devra payer pour pouvoir déposer ses restes de table.
Bertrand Yerli ne doute pas que les privés joueront le jeu. "La demande est assez forte", assure-t-il, tout en conseillant à tout le monde de produire un minimum de déchets alimentaires plutôt que de devoir jeter les surplus d'une valeur de 500 à 1000 francs par ménage et par année.
Yves Terrani/oang