Ce chantier, d'un coût de 3,3 millions de francs, est assez représentatif de certaines complications rencontrées par le projet. Des ouvriers s'y activent, afin de sécuriser les 500 personnes qui vivent près de la rive droite du fleuve.
Les travaux consistent à renforcer la digue, trop poreuse, à coup de parois métalliques. En bordure de cette digue se trouve une décharge, le type de sites qui, du fait de leur pollution potentielle, représentent un défi pour la troisième correction du Rhône, ainsi que pour la protection des eaux.
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Pas de contact avec la décharge
Au point que la Confédération se demande si les coûts du projet n'ont pas été sous-évalués sur ce dernier point. Dans le cas de Fully, la décharge ne devrait toutefois pas poser de problème, selon Tony Arborino, chef de l'Office cantonal de la construction du Rhône.
"La paroi de métal sera installée à l'intérieur de la digue, qui se trouve en dehors du périmètre de la décharge. Pas besoin donc de la déplacer", affirme le responsable.
Elargissement du lit
Une deuxième étape du chantier devra s'effectuer sur la rive gauche, avec un élargissement du Rhône, qui se fera au détriment d'une trentaine d'hectares de zones agricoles. Des raisons techniques justifient ce choix. "Ce secteur de Fully a un lien très fort avec la nappe phréatique", explique Tony Arborino. "Si on abaisse le front du Rhône, il y aura un abaissement de la nappe phréatique et des risques de tassement sur les habitations."
La technique de l'élargissement a l'avantage de faire passer davantage d'eau, et également d'amener une plus-value en terme d'environnement, "une des exigences légales" de ce projet, explique Tony Arborino.
L'Association de défense des sols agricoles, contactée, espère encore pouvoir réduire l'ampleur de l'élargissement du fleuve.
Julie Rausis/kkub