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Les vaches de la race d'Hérens livrent aussi un combat pour leur existence

Le nombre de vaches de race d'Hérens est en baisse. Le cheptel a perdu 10 % en 5 ans, mais la passion des éleveurs est toujours là.
Le nombre de vaches de race d'Hérens est en baisse. Le cheptel a perdu 10 % en 5 ans, mais la passion des éleveurs est toujours là. / 19h30 / 2 min. / le 5 mai 2019
La Finale nationale de la race d'Hérens se déroulait samedi et dimanche à Aproz (VS). Cette compétition, qui voit s’affronter cornes contre cornes quelque 300 vaches, a attiré plus de 10'000 spectateurs. Mais la race d'Hérens voit son cheptel s’éroder peu à peu.

En 2013, la race d'Hérens comptait encore 6707 têtes. Mais en 2018, on ne dénombrait plus que 6078 bêtes. Soit un recul 10% en 5 ans.

Présent à Aproz, pour la finale nationale, Blaise Maître est aux premières loges pour constater cette diminution. C'est lui qui gère le herd-book, le registre généalogique des vaches.

Petites structures en souffrance

La race d'Hérens fait partie intégrante de l'histoire valaisanne. Blaise Maître rappelle qu'"à l'origine, une particularité dans l’élevage de vaches de la race d'Hérens, c’était d'avoir de petites structures. On les appelait les ouvriers paysans. Ils avaient un travail la journée et puis ils allaient soigner leur vache le soir et le matin".

Ce sont ces petites structures qui peu à peu disparaissent face aux difficultés économiques et aux exigences administratives. Et Blaise Maître d'expliquer: "Pour un professionnel, cela vaut la peine d'investir à long terme. Par contre pour des petites structures où il y a 2 ou 3 vaches, l'investissement est quand même conséquent par rapport au rendement économique que peuvent apporter ces vaches. Il y a donc beaucoup de petites structures, je dirais jusqu'à 5 vaches, qui ont cessé leur activité".

Le jour du match il y a du monde, mais après on est pas mal livré à soi-même quand même

Eric Fellay, éleveur

Eric Fellay, qui fait partie de ces petits propriétaires, s'occupe de son exploitation, mais est également cantonnier. Il tient un constat amer sur les difficultés à gérer un élevage de vaches d'Hérens: "Aujourd'hui le travail est rude dans nos montagnes (…) la famille s'intéresse de moins en moins, ça devient plus compliqué. Le jour du match il y a du monde, mais après on est pas mal livré à soi-même quand même."

Reste la passion, le moteur d'Eric Fellay et de la grande majorité des éleveurs de vaches de race d'Hérens, présents à Aproz. La même passion qui les fait se lever tous les matins aux aurores pour soigner leurs bêtes.

Florence Vuistiner

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Clairon, de Veysonnaz, sacrée reine nationale 2019

La vache Clairon, 10 ans, 724 kilos, a remporté la finale des combats de reines dimanche à Aproz (VS) devant plus de 10'000 spectateurs.

Des combats de reines sont organisés depuis 1922 en Valais et la finale nationale a lieu à Aproz depuis une quarantaine d'années.

Cette année, environ 500 bénévoles ont oeuvré durant plusieurs semaines pour assurer le succès de la manifestation dont le budget s'élève à 800'000 francs.