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Les "crapauducs" de Morgins ont sauvé des milliers de batraciens

En Valais, cinq crapaducs ont été creusés pour permettre aux batraciens de rejoindre le lac de Morgins pour se reproduire.
En Valais, cinq crapaducs ont été creusés pour permettre aux batraciens de rejoindre le lac de Morgins pour se reproduire. / 12h45 / 2 min. / le 15 mai 2019
Installés en 2015, les passes à crapauds qui permettent aux batraciens de passer sous la route du pas de Morgins pour rejoindre leur site de reproduction dans le lac voisin sauvent des centaines d'animaux chaque année, montre une étude.

Chaque année entre avril et mai, le lac de Morgins, un kilomètre au nord de la station de ski de la commune de Troistorrents (VS), devient le lieu de rendez-vous de milliers de batraciens. En Valais, il est l'un des sites les plus importants pour les crapauds communs, grenouilles rousses et autres tritons alpestres.

 "La grande majorité des batraciens vivent la majeure partie de l'année hors des plans d’eau, dans les forêts et biotopes qui les entourent. Ils rejoignent les lacs à la période de la reproduction", explique Yann Triponez, biologiste à l'Etat du Valais, mercredi dans le 12h45. Les couples s'y forment, les oeufs s'y font légion, puis les animaux quittent à nouveau le lac.

Sous les roues des voitures

Un crapauduc en Lorraine (F) [AFP/BIOSPHOTO - Stéphane Vitzthum]
Un crapauduc en Lorraine (F) [AFP/BIOSPHOTO - Stéphane Vitzthum]

Le problème? Le lac est bordé à l'est par la route frontalière du Pas de Morgins, qui relie Monthey à Thonon par le Val d'Abondance. Pour éviter qu'un millier d'entre eux ne finissent écrasés par des véhicules chaque année, trois crapauducs ont été installés en 2015 sous la route du Pas de Morgins, à quelques dizaines de mètres de la frontière française.

Pour évaluer l'efficacité de ce projet, que le Service valaisan des cours d'eau, des forêts et du paysage décrit comme "unique pour le Valais, mais aussi pour la Suisse au vu de son ampleur", il a mandaté un bureau privé pour mesurer l'efficacité de ces installations entre 2015 et 2018.

700 batraciens sauvés en 2017

Au final, des mille animaux écrasés recensés en 2015, on est passé à 600 en 2016 et à 300 en 2017, soit 1100 batraciens sauvés en deux ans seulement. En 2018, toutefois, la quantité de neige exceptionnelle et tardive a empêché l'accès aux crapauducs et fait remonter le taux de mortalité. "Des mesures de déneigement des crapauducs seront mises en place en fin d'hiver", précise le canton.

Dans la région, le sauvetage des batraciens a débuté dans les années 1980-1990: consternés par l'hécatombe, des bénévoles se sont mobilisés pour recueillir et déplacer les batraciens dans des seaux jusqu'au lac. En 2004-2005, deux premiers crapauducs ont été installés entre Morgins et le sud du lac. Les trois nouvelles passes à batraciens, installées en 2015 au nord du lac, complètent le dispositif.

ats/vic

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