Le procureur Alexandre Sudan a requis trois ans et quatre mois de prison contre l'enseignant, "sans sursis, même partiel". Il a demandé un traitement ambulatoire pour trouble mental et une interdiction de cinq ans d'exercer une profession en lien avec des mineurs.
La cour a ordonné l'arrestation immédiate de l'accusé, en liberté depuis les faits, pour éviter qu'il ne s'échappe ou qu'il n'attente à ses jours.
Le procès à huis clos s'est ouvert en l'absence du prévenu. Hospitalisé dans un hôpital psychiatrique, il n'était pas "en état de comparaître", selon son avocat.
L'accusé ne répond pas
La Cour a suspendu l'audience durant près d'une heure, puis a délivré un mandat d'amener contre l'accusé, l'hôpital n'y faisant pas objection. L'enseignant est finalement arrivé dans la salle d'audience menotté et entouré de deux policiers. Interrogé par le président de la cour, il a dit ne pas "arriver" à répondre aux questions. Le juge a considéré que cela équivalait à un refus de répondre.
L'accusé nie une partie des faits qui lui sont reprochés. "Il se pose en victime et banalise ses actes qu'il considère comme des faiblesses masculines", a affirmé le procureur. Selon le ministère public, l'enseignant "a cassé ses élèves".
Victimes trahies et souillées
Les défenseurs des six victimes ont expliqué combien leurs clientes avait été trahies et souillées par ce professeur censé les "protéger et les aider à grandir". Ils ont rappelé que les récits de toutes les victimes étaient "identiques" et que les détails donnés par chacune d'elles ne pouvaient "mettre en doute leur version".
L'un des avocats a rappelé que ce n'était pas les victimes mais une enseignante qui avait donné l'alarme, constatant le désarroi de l'une des fillettes.
ats/cab
Lourdes accusations
Les faits reprochés à l'accusé se sont déroulés entre août 2011 et novembre 2013. Selon l'acte d'accusation, l'instituteur a organisé dans le cadre de l'école des expériences sur le thème de l'éveil aux sens.
L'une d'elles consistait à inviter des élèves volontaires à prendre une douche ou à se changer à l'aveugle après un cours de gym. Le ministère public indique que l'accusé a reconnu avoir observé les jeunes filles à leur insu et avoir eu des érections avant de se masturber dans un local réservé aux enseignants.
Lors d'une autre expérience, l'accusé proposait à des élèves de participer individuellement à une dégustation de fruits à l'aveugle. L'enseignant en aurait profité pour introduire son sexe dans leur bouche.