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Les conditions de détention du centre de Granges (VS) à nouveau dénoncées

Le centre de détention administrative de Granges (VS) pointé du doigt: interview de Frédéric Favre
Le centre de détention administrative de Granges (VS) pointé du doigt: interview de Frédéric Favre / Forum / 3 min. / le 6 juin 2019
Déjà dénoncées, les conditions des migrants en attente de renvoi du centre de Granges (VS) ne sont toujours pas conformes aux normes en vigueur, indique jeudi une commission nationale. Le Conseil d'Etat relativise la situation.

Des détenus enfermés dans leur cellule jusqu'à 20 heures par jour, des droits de visites trop stricts... La Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) estime que des changements importants sont nécessaires pour rendre le centre LMC de Granges "conforme aux normes nationales et internationales". Le régime est trop restrictif au vu du caractère non pénal de ce type de détention, écrit-elle jeudi dans un communiqué.

Le Conseil d'Etat a en revanche renoncé à placer des femmes et des mineurs au sein de l'établissement, ce qui satisfait la CNPT. Celle-ci salue également la création d'une salle permettant aux détenus de prendre les repas en commun et d'un atelier d'occupation. Elle estime toutefois que ces mesures ne permettront pas de résoudre les problèmes.

Points de vue divergents

Pour le gouvernement cantonal, il est difficile de faire mieux en attendant un nouvel établissement prévu à Sion en 2022, l'un des projets de sa "stratégie pénitentiaire 2030". "Le problème est très clair: le bâtiment est vétuste et on doit faire avec ce que l'on a", répond dans Forum le conseiller d’Etat PLR Frédéric Favre. "Le centre devrait être transféré dans trois ans avec des meilleurs locaux, plus adaptés."

Depuis 2012, plusieurs dénonciations ont été formulées, une pétition a été adressée au Parlement et une cellule a été incendiée. "Je crois qu'il faut relativiser", continue le chef du Département cantonal de la sécurité, des institutions et des sports. "Les détenus restent dans le centre moins de 20 jours en moyenne. Aujourd'hui, nous sommes dans la légalité et c'est le point central, mais on ne partage pas les recommandations de la commission" quant à la marge de liberté à laisser aux détenus.

L'élu assure que ces derniers sont peu demandeurs. "La plupart veulent un lit, pouvoir se reposer, ils ne veulent même pas sortir eux-mêmes. Nous voyons leurs besoins et nous essayons de nous adapter."

Propos recueillis par Mehmet Gultas/ani

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