Le chef de la section cantonale de protection des eaux, Marc Bernard, juge ces mesures indispensables en Valais: "L'industrie a fait des progrès immenses par rapport à l'amélioration de la qualité des eaux, notamment dans le Rhône et dans le Léman, mais par contre, ce qu'on voit encore c'est essentiellement des herbicides et un petit peu des fongicides principalement d'origine agricole. Là il y a encore des efforts à faire. Les petits cours d'eau sont aussi les plus impactés parce que c'est là qu'on trouve les concentrations les plus hautes".
Samuel Clavien fait partie de la dizaine de viticulteurs impliqués dans le projet lancé l’an passé et qui comporte 20 mesures. Il témoigne: "J'ai une bande herbeuse pour limiter le lessivage des résidus de traitement, et puis je n'utilise plus de produits phytosanitaires de synthèse, donc c'est un traitement biologique. C'est aussi enherbé sur toute la surface avec une ou deux fauches par année".
Résultats encourageants
Les premiers résultats sont plutôt encourageants. Entre 2017 et 2018, les concentrations en produits phytosanitaires ont déjà sensiblement diminué dans la Lienne, passant en moyenne de 0,5 mg/l à 0,15 mg/. Reste que si le canton soutient le projet, il n’a pas - contrairement au Jura ou au canton de Vaud - un plan d’action pour favoriser l’agriculture biologique.
Christophe Darbellay, ministre valaisan de l’économie: "Le plan d'action phytosanitaire présenté l'an dernier est très ambitieux et je ne connais pas d'autre canton qui ait un tel plan. Mais on a une responsabilité particulière parce qu'on est le numéro 1 dans la production de vin. Ne parler que du bio, ce serait vraiment ne travailler qu'une partie du problème. D'ailleurs, une des mesures proposées , à savoir la renonciation à des produits de synthèse, va exactement dans la direction de l'agriculture bio".
Ce projet dispose d’une enveloppe d’un million de francs sur 6 ans, financée à 80% par la Confédération, le reste par le canton. A terme, d'autres rivières valaisannes pourraient être concernées.
Julie Rausis/pym