L'ouvrage est interdit depuis lundi aux véhicules de plus de 3,5 tonnes, alors que les camions de plus de 40 tonnes en avaient déjà été bannis à fin juin en raison de dégradations qui se sont avérées plus importantes que prévu. Et dans une interview publiée mardi dans le Nouvelliste, le chef du Service valaisan de la mobilité Vincent Pellissier n'exclut pas le scénario d'une fermeture pure et simple du viaduc.
Vincent Pellissier livre aussi les chiffres pour la remise en état de l'ouvrage: il en coûterait 22 millions de francs (dont 8 à la charge du canton) pour une rénovation, et 80 millions pour une reconstruction complète, un montant que le responsable qualifie d'"important".
Décisions définitives à court terme
Le canton et l'Office fédéral des routes (OFROU) se réuniront le 30 juillet pour examiner le rapport d'expert et prendre les décisions définitives sur le maintien des mesures, sur d'éventuelles nouvelles restrictions ou encore sur les travaux à entreprendre sur le viaduc.
"Je ne veux pas être alarmiste. Encore une fois, il faut d'abord attendre les résultats des nouvelles analyses", assure Vincent Pellissier dans le Nouvelliste. "Mais l'opportunité d'investir 80 millions pour un pont à cet endroit pourrait se poser", précise-t-il. Car le trafic mesuré quotidiennement sur le viaduc (10'000 véhicules) est deux fois moindre que celui constaté sur la route Sion-Savièse.
Rénovation complexe
Une rénovation de la structure, plutôt qu'une reconstruction, serait également délicate: les techniques utilisées aujourd'hui sont différentes que celles en vigueur dans les années 60 et 70, "où l'on a beaucoup construit et de manière rapide, avec aussi différentes techniques testées".
ats/oang
Un ouvrage d'art important pour la région
Avec 33'000 m2 de tablier de pont, le viaduc de Riddes est le plus grand échangeur autoroutier de Suisse. Il est détenu conjointement par la Confédération (65%) et le canton du Valais (35%).
Sa fermeture aurait un impact important sur la région, puisque l'ouvrage permet à la route cantonale de passer sur le Rhône, sur plusieurs routes et chemins communaux, sur l’autoroute A9 ainsi que sur les voies CFF de la ligne ferroviaire du Simplon.
Il est aussi emprunté par les automobilistes qui se rendent dans les stations de ski d'Ovronnaz et de la Tzoumaz.
Investissements routiers insuffisants
Sur la situation générale des infrastructures, Vincent Pellissier souligne que "depuis un certain temps, nous tirons la sonnette d'alarme concernant l'argent insuffisant investi dans la rénovation du système routier, notamment des ponts."
"Certains nous ont traités d'alarmistes. Aujourd'hui, on voit que ce n'était pas le cas", regrette-t-il.