La récolte des abricots s’annonce excellente cette année, tant au niveau du goût, de la qualité que de la quantité. Mais l'abricot bio fait exception. Car ce fruit délicat est particulièrement sensible aux conditions météorologiques. Et sans produits de synthèse, bannis des cultures biologiques, il est difficile de combattre les maladies comme la moniliose, un champignon qui s’attaque à la fleur et dessèche les branches.
"Suivant les années et les variétés, la production peut passer de 2 kg au mètre carré à 300 grammes à peine, bien en deçà du seuil de rentabilité", souligne dans le 19h30 Stéphane Dessimoz, responsable production de BioFruits qui exploite 10 hectares d’abricotiers en bio dans la plaine du Rhône.
"On s'est aperçu qu'on ne s'en sortirait pas"
Et la recherche, en la matière, tâtonne encore: douze variétés sont actuellement testées par l’Office valaisan de l’arboriculture en collaboration avec l’Agroscope et deux d’entre elles sont particulièrement prometteuses. Mais Patrice Bruchez n’attendra pas. Arboriculteur bio à Saillon, il a testé une centaine de variétés et a finalement décidé de jeter l’éponge. De 5 hectares, il a divisé par dix ses surfaces d’abricotiers. "On a rêvé, on a testé, puis on s’est aperçu qu’on ne s’en sortirait pas", explique-t-il.
Si le bio ne cesse de progresser en Suisse, pour atteindre désormais plus de 15% des surfaces cultivées, il ne dépasse pas les 7% pour ce roi des vergers valaisans que représente l’abricot.
Cédric Jordan/oang