Avant sa démission au début de l'été, Joël Rossier ne sera resté que 3 ans à son poste de chef du Service de l'environnement. Mercredi, le Conseil d'Etat l'a libéré de façon anticipée de son obligation de travailler, estimant que "l'esprit de collaboration nécessaire n'est plus suffisant". Une décision que l'intéressé conteste dans ce qu'il intitule une "déclaration", un document de plusieurs pages que la RTS s'est procuré.
Un rapport en marge de la discorde
A côté de ce qui ressemble à un ping-pong, à coups de déclarations interposées, il y a l'existence d'un rapport, de quelques dizaines de pages, transmis par Joël Rossier aux hautes autorités de surveillance du canton.
Le Conseil d'Etat, dans les colonnes du Nouvelliste, promet toutefois ne pas avoir précipité la fin du mandat du chef de Service de l'environnement en raison de ce rapport, dont il n'aurait d'ailleurs pas toutes les pièces en main. C'est ce point qui fâche Joël Rossier et qu'il conteste dans sa déclaration.
Pas de moyens suffisants pour accomplir sa mission
La RTS a tenté de se procurer ce rapport, mais sans succès. Selon des sources, il y serait fait état de dysfonctionnements dans le Département de la mobilité, du territoire et de l'environnement.
C'est aussi ce qui apparaît dans la dernière déclaration écrite de Joël Rossier. Il n'aurait pas les moyens d'accomplir sa mission de police de l'environnement. Des personnes proches du dossier ont confié à la RTS "qu'il est difficile de travailler pour ce Département et que ce n'est un secret pour personne". Un Département qui avait été déjà très critiqué dans sa gestion de la pollution au mercure dans le Haut-Valais.
Contacté, son chef, le conseiller d'Etat Jacques Melly, se dit stupéfait par les déclarations de Joël Rossier. Il reconnaît qu'il n'est pas facile d'oeuvrer pour son dicastère, mais cela tient de la complexité des thématiques, non de sa gestion. Sur le fond, il est serein et souhaite laisser travailler les autorités de surveillance.
Les partis réagissent
Le chef du groupe des Verts Thierry Largey réclame dans un courrier envoyé dimanche aux organes cantonaux de surveillance la publication de ce rapport. Leur inquiétude: qu'il s'agisse de questions de santé publique, en lien avec le mercure ou d'autres pollutions. Les Verts réclament de la transparence afin de faire cesser ces suppositions.
L'UDC envisage elle une interpellation, voire la création d'une commission d'enquête parlementaire, aux pouvoirs plus étendus que la Commission de gestion. Les autres formations politiques n’envisagent pas pour l’instant d’actions afin de ne pas interférer dans l’enquête menée par les instances cantonales de surveillance.
L’affaire promet en tous les cas d’être au cœur de la session de septembre du Grand Conseil.
Julie Rausis/ebz