Publié

La démission d'un chef de service fait des vagues en Valais

Joël Rossier, chef du Service de la protection de l'environnement de l'Etat du Valais, en conférence le 22 août 2018. [Keystone - Maxime Schmid]
La démission du chef du Service de l'environnement fait des vagues en Valais / Forum / 6 min. / le 25 août 2019
Le torchon brûle entre Joël Rossier, désormais ex-chef du Service de l'environnement, et le gouvernement valaisan. Démission, puis résiliation abrupte des rapports de travail, et maintenant contre-attaque, l'affaire enfle au sein d'un Département qui a déjà beaucoup fait parler de lui.

Avant sa démission au début de l'été, Joël Rossier ne sera resté que 3 ans à son poste de chef du Service de l'environnement. Mercredi, le Conseil d'Etat l'a libéré de façon anticipée de son obligation de travailler, estimant que "l'esprit de collaboration nécessaire n'est plus suffisant". Une décision que l'intéressé conteste dans ce qu'il intitule une "déclaration", un document de plusieurs pages que la RTS s'est procuré.

>> Regarder le sujet du 19h30 qui est revenu sur cette affaire lundi soir :

Le chef du service valaisan de l'environnement démissionnaire laisse des dossiers encombrants.
Le chef du service valaisan de l'environnement démissionnaire laisse des dossiers encombrants. / 19h30 / 1 min. / le 26 août 2019

Un rapport en marge de la discorde

A côté de ce qui ressemble à un ping-pong, à coups de déclarations interposées, il y a l'existence d'un rapport, de quelques dizaines de pages, transmis par Joël Rossier aux hautes autorités de surveillance du canton.

Le Conseil d'Etat, dans les colonnes du Nouvelliste, promet toutefois ne pas avoir précipité la fin du mandat du chef de Service de l'environnement en raison de ce rapport, dont il n'aurait d'ailleurs pas toutes les pièces en main. C'est ce point qui fâche Joël Rossier et qu'il conteste dans sa déclaration.

Pas de moyens suffisants pour accomplir sa mission

La RTS a tenté de se procurer ce rapport, mais sans succès. Selon des sources, il y serait fait état de dysfonctionnements dans le Département de la mobilité, du territoire et de l'environnement.

C'est aussi ce qui apparaît dans la dernière déclaration écrite de Joël Rossier. Il n'aurait pas les moyens d'accomplir sa mission de police de l'environnement. Des personnes proches du dossier ont confié à la RTS "qu'il est difficile de travailler pour ce Département et que ce n'est un secret pour personne". Un Département qui avait été déjà très critiqué dans sa gestion de la pollution au mercure dans le Haut-Valais.

Contacté, son chef, le conseiller d'Etat Jacques Melly, se dit stupéfait par les déclarations de Joël Rossier. Il reconnaît qu'il n'est pas facile d'oeuvrer pour son dicastère, mais cela tient de la complexité des thématiques, non de sa gestion. Sur le fond, il est serein et souhaite laisser travailler les autorités de surveillance.

>> Ecouter l'interview de Jacques Melly dans le 19h30 lundi :

Jacques Melly "A notre connaissance il n'y a aucun dossier urgent qui nécessite une intervention."
Jacques Melly "A notre connaissance il n'y a aucun dossier urgent qui nécessite une intervention." / 19h30 / 2 min. / le 26 août 2019

Les partis réagissent

Le chef du groupe des Verts Thierry Largey réclame dans un courrier envoyé dimanche aux organes cantonaux de surveillance la publication de ce rapport. Leur inquiétude: qu'il s'agisse de questions de santé publique, en lien avec le mercure ou d'autres pollutions. Les Verts réclament de la transparence afin de faire cesser ces suppositions.

>> Ecouter l'interview de la Verte valaisanne Céline Dessimoz dans Forum dimanche soir :

La cheffe de groupe des Vert·e·s valaisans Céline Dessimoz. [Keystone - Cyril Zingaro.]Keystone - Cyril Zingaro.
Conséquences en Valais de la démission du chef du Service de l'environnement: interview de Céline Dessimoz / Forum / 3 min. / le 25 août 2019

L'UDC envisage elle une interpellation, voire la création d'une commission d'enquête parlementaire, aux pouvoirs plus étendus que la Commission de gestion. Les autres formations politiques n’envisagent pas pour l’instant d’actions afin de ne pas interférer dans l’enquête menée par les instances cantonales de surveillance.

L’affaire promet en tous les cas d’être au cœur de la session de septembre du Grand Conseil.

Julie Rausis/ebz

Publié