L'enquête a permis d'établir le déroulement du drame qui a impliqué au total 14 personnes qui effectuaient la Haute Route entre Chamonix et Zermatt. Les randonneurs à ski étaient divisés en deux groupes: l'un composé de neuf personnes plus un guide, l'autre de quatre individus. Ils ont quitté séparément la cabane des Dix, au fond du Val d'Hérémence, vers 6h du matin et se sont dirigés vers la cabane des Vignettes par le col de la Serpentine.
Après le passage du "mur" de la Serpentine, les deux groupes se sont égarés et écartés de l'itinéraire en raison de la "dégradation importante et soudaine des conditions météorologiques", a indiqué le Ministère public valaisan jeudi dans un communiqué. Ils ont fini par se rejoindre et par cheminer ensemble. Jusqu'à la tombée de la nuit, ils ont erré et cherché vainement la cabane des Vignettes, dont ils étaient en fait à proximité.
Couvertures de survie emportées par le vent
Pour passer la nuit, le groupe de quatre personnes se met à l'abri, protégé par des rochers, puis creuse un trou dans la neige et construit un mur de neige et de pierres. Ils se tiennent éveillés toute la nuit et survivent.
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Les dix membres de l'autre groupe (guide compris) bivouaquent une vingtaine de mètres plus bas, au passage dit des "Cairns", à 3270 m d'altitude. Ils tentent de se protéger avec les rochers et leurs sacs. Le vent, qui soufflait très fort, emporte du matériel et plusieurs couvertures de survie. Durant la nuit, l'un d'entre eux creuse un abri dans la neige. Sept membres du groupe dont le guide, soit six Italiens et une Bulgare, trouvent la mort.
Aucune responsabilité pénale
Les randonneurs à ski, dont sept souffrent d'hypothermies et de gelures, sont retrouvés au petit matin du 30 avril par des guides qui avaient quitté la cabane des Vignettes avec leurs clients, à environ 550 mètres de celle-ci. C'est le gardien de la cabane qui donne l'alerte.
Selon le Ministère public, "les conditions météorologiques très difficiles rencontrées après le passage du col de la Serpentine ont manifestement surpris les deux groupes. Aucune responsabilité pénale imputable à un individu vivant n'a pas pu être retenue". Il entend donc classer l'affaire, mais indique que les parties peuvent encore "faire valoir d'éventuels moyens de preuves supplémentaires".
ats/Vincent Cherpillod