Dix-huit semaines par année, la famille Splivalo vit avec le bruit des tirs militaires, et pour cause: le stand de Pra Bardy est situé juste en dessous de sa maison. "Cela commence à 7h32-7h33, ça se termine à midi, et ça reprend à 13h00-13h30, jusqu'à 18h00. Et certains soirs, ça recommence depuis 19h00 jusqu'à 22h00", explique Céline, la mère de famille, vendredi dans le 19h30.
La montre connectée de son mari Louis affiche jusqu’à 92 décibels. Or le maximum fixé par la loi est de 60. "Les enfants se réveillent avec les tirs, s'endorment avec les tirs", déplore-t-il.
"En dessus du tolérable"
L’armée admet avoir tiré 1'680'000 coups de fusil d’assaut et de pistolet en une année, durant les périodes où les recrues - principalement de la police militaire - s’entraînent. Consciente des nuisances, elle effectue des mesures.
"Le calcul mathématique fait effectivement qu'aujourd'hui certaines zones sont en dessus de ce qui est tolérable", reconnaît le colonel EMG Yves Gaillard. "Il s'agira de voir maintenant de combien de décibels on arrive à diminuer avec l'infrastructure qui a été mise en place", précise le chef de la Place d’armes de Sion.
Un tunnel qui ne résoudra pas tout
Il s'agit d'un tunnel insonorisé dans lequel des tests ont précisément eu lieu jeudi. Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres, des ingénieurs enregistraient l’intensité des tirs chez les habitants des villages voisins.
"Le tunnel va résoudre en principe le problème des tirs courts à 30 mètres", explique Philippe Maret, habitant d'Aproz. "Mais les tirs longs à 200-250 mètres, ça ne sera pas résolu et ce sont ceux qui sont le plus près de nos habitations."
L’armée étudie aussi l’option de construire une halle totalement insonorisée mais le coût d’un tel ouvrage est gigantesque. Elle a jusqu’à fin 2025 pour que la solution choisie soit conforme à la l’ordonnance sur la protection du bruit.
Flore Dussey/oang