C'est très volontiers que Pascal Couchepin concède que la victoire démocrate-chrétienne ne souffre d'aucune discussion. Une victoire acquise à la faveur d'un "vote ethnique", puisque le critère linguistique a été déterminant: "Le PDC récolte 70 à 75% des suffrages dans le Haut-Valais et 35% dans le Valais francophone", constate Pascal Couchepin, qui précise: "Les électeurs du Haut-Valais se sont davantage mobilisés et surtout ils ont pour ainsi dire voté compact. Il y a eu une concentration des votes sur les deux candidats démocrates-chrétiens, je pense qu'il y a eu un accord entre l'UDC du Haut et le PDC".
"Pas dramatique"
L'ex-conseiller fédéral ne reproche évidemment pas à l'électorat germanophone de s'être davantage mobilisé, il constate simplement que le Haut-Valais est "visiblement en mesure d'imposer ses choix au reste du canton. Est-ce que c'est sain pour le canton? Certainement pas (...) Est-ce que cela aura des suites? Je connais assez l'histoire valaisanne pour savoir que ce genre de choses est déjà arrivé. Je pense que cela aura des suites, mais que cela ne va pas être dramatique".
"Pas un score socialiste"
Quant à l'excellent score de Mathias Reynard, même s'il reste insuffisant pour l'envoyer à Berne, Pascal Couchepin le voit plus comme une performance personnelle que comme un besoin de modernité de l'électorat francophone: "Le socialisme ne représente pas la modernité", assène-t-il au passage. "Mathias Reynard a bénéficié d'apport des minorités puisque dans le Valais romand, les candidats PDC font 35% , les autres font le reste. Donc cela signifie que dans le Valais romand, il a été fortement soutenu. Ce n'est pas un score socialiste, c'est un score personnel dû aux circonstances".
"Droit égal"
Pascal Couchepin félicite par ailleurs la démocrate-chrétienne Marianne Maret pour son élection qualifiée d'historique - c'est la première sénatrice du Valais - mais il rappelle que "la plupart des gens considèrent que maintenant, les femmes ont un droit égal, ni supérieur ni inférieur, à siéger dans toutes les instances politiques de ce pays"
>>Lire: Le duo PDC Beat Rieder-Marianne Maret élu au Conseil des Etats
Xavier Alonso/pym
"Pas de conseiller fédéral Vert l'an prochain"
Interrogé sur la possibilité d'un conseiller fédéral Vert, Pascal Couchepin estime qu'il est trop tôt: "Par définition, le Parlement doit être plus divers que le gouvernement. Le pluralisme doit être respecté au Parlement. Mais au gouvernement, c'est une affaire d'expérience, de conduite des affaires du pays", plaide-t-il.
Et de préciser qu'en Suisse, on laisse le temps à une force nouvelle de prouver que son score est solidifié. Les autres partis diront "attendez encore quelque temps!", prédit Pascal Couchepin, qui, toujours taquin, signe son intervention en se disant "très frappé que les Verts, après leur succès, ne s'intéressent plus qu'au problème d'une place au Conseil fédéral, alors que je les aurais attendus sur le programme".