L'intérêt de l'enfant figure au coeur du modèle de Cochem. En cas de séparation, c'est ce paramètre qui doit guider les parents et l'ensemble des professionnels vers un accord.
L'intervention doit être rapide afin d'éviter que le conflit s'enlise et prenne une tournure juridique, avec des conséquences psychologiques sur les enfants.
Dans le district de Monthey, magistrats, avocats, et travailleurs sociaux ont ainsi été formés par une juge belge, pour participer à un projet pilote. Le modèle devrait ensuite s'étendre à tout le canton, comme l'a expliqué Christian Nanchen, chef du service valaisan de la jeunesse, dans La Matinale: "Le magistrat va travailler différemment: le modèle de Cochem préconise que tous les enfants de plus de 12 ans soient entendus avant la séance prévue avec les parents, ce qui permet au magistrat de se faire une bonne idée de la situation". Lorsque les professionnels décèlent un risque de conflit, les parents se verront offrir cinq séances de médiation par l'Etat du Valais.
Avant-projet de loi
Ce changement de paradigme est salué par Jean Zermatten, ex-président du comité de l'ONU des droits de l'enfant. Mais ce n'est pas suffisant. Il prône la création d'un Tribunal de la famille, composé de juges spécialisés pour faire face à des situations toujours plus complexes: "Le système actuel a des limites, il manque de spécialisation, il y a une certaine urgence à réformer", a-t-il déclaré dans La Matinale.
Souvent critiquées, les autorités de protection de l'enfant et de l'adulte (APEA) devraient être professionnalisées en Valais. Un avant-projet de loi est actuellement en consultation.
Julie Rausis/lan