Le Grand Conseil a débattu du document produit par la commission de gestion (Cogest) après 20 mois d’enquête.
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Les députés ont d'abord salué le volet historique du rapport, qui montre notamment que le Conseil d'Etat avait connaissance de la pollution depuis plus de 40 ans. Mais ils ont ensuite critiqué la gestion du dossier, à partir de "l'année charnière" 1993.
Une majorité des élus ont montré leur étonnement. L’UDC a même parlé d’une véritable crise alors que la gauche a réclamé une commission d’enquête parlementaire.
Joël Rossier et son pavé dans la mare
Car ce travail d'enquête a pris une tournure inattendue durant l'été, en marge de la démission fracassante de Joël Rossier. L'ex-chef du service de l’environnement (SEN) a jeté un pavé dans la mare sous la forme de 500 pages remises aux autorités de surveillance pour dénoncer des dysfonctionnements dans le département de Jacques Melly.
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Dans son rapport, la Cogest demande plus de transparence à l’avenir. Elle somme Jacques Melly de revoir son organisation. Le Service de l’environnement doit être indépendant et mieux doté en personnel, estime-t-elle. C'est la clef pour garantir son rôle de police de l’environnement.
Le conseiller d'Etat a rappelé, en réponse, que la question du mercure a été prise au sérieux dès 2010, sous sa responsabilité, lorsque la pollution a été découverte sur le tracé de l'autoroute en construction. Il a réfuté tout manque de communication et transparence. "De mon côté, au niveau du traitement du dossier mercure (...) tout est en route et je crois vraiment que nous avons pris la mesure de ce problème", s'est-il défendu dans l'émission Forum.
Demande de dessaisissement
Appelé à la démission par la gauche il y a quelques jours, et à se dessaisir du Service de l'environnement dans une intervention urgente de l'UDC et de la gauche qui sera traitée vendredi, Jacques Melly a déclaré qu'il ne comptait pas céder devant "l'agitation" des opposants. "Je n'ai aucun désir et aucune intention de démissionner", a-t-il lancé. "C'est une affaire qui vire au plan politique", a-t-il dénoncé dans Forum. "On n'a jamais tout fait juste, par contre dans le cadre de cette gestion du mercure (...) on n'a jamais autant communiqué que dans ce dossier-là", a-t-il souligné.
Mais le conseiller d’Etat n’est pas tiré d'affaire: l’UDC proposera vendredi au Grand Conseil de dessaisir le magistrat PDC en lui retirant le Service de l’environnement. Le PDC dénonce une manœuvre politique.
L’affaire Rossier, elle, comporte désormais un volet pénal: trois enquêtes sont ouvertes pour faire toute la lumière sur un dossier qui n’a cessé d’enfler ces derniers mois.
oang avec Julie Rausis et ats