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Menacé par le feu bactérien, le verger valaisan est sous surveillance

Menacé par le feu bactérien, le verger valaisan sous surveillance
Menacé par le feu bactérien, le verger valaisan sous surveillance / 12h45 / 2 min. / le 23 avril 2020
Le verger valaisan fait l'objet d'une surveillance toute particulière en ce début de printemps. Le feu bactérien, qui a fait son retour l'année passée, inquiète les producteurs de pommes et de poires.

Une année après le retour du feu bactérien en Valais, Stéphane Dessimoz, responsable de la production chez Biofruits, constate les dégâts: "Ici, typiquement, cette marque rouge sur le bambou montre que cet arbre, l’été passé, a été identifié malade. Donc il est arraché et les deux voisins le sont également".

Sur une autre parcelle, où plus de 30% des pommiers ont été touchés par la bactérie, tous les arbres ont été broyés dans la terre. Il faudra 4 à 5 ans pour que cette surface soit à nouveau productive. Les pertes économiques se chiffrent en milliers de francs.

Producteurs très inquiets

"Les producteurs qui ont été touchés par le feu bactérien sont très inquiets", explique Céline Gilli, cheffe du secteur phytosanitaire à l'Office d'arboriculture du Valais. "Même si on a pris toutes les mesures pour éradiquer le feu bactérien, c’est comme dans toute maladie liée à des bactéries, on n'est pas certain à 100% d’avoir enlevé tous les arbres contaminés. Donc il suffit qu’on ait oublié une plante quelque part et puis ça peut recontaminer les vergers rapidement".

La période est critique. C’est durant la floraison que l’infection se propage. "Ca fait maintenant plus de deux semaines qu’on est quasiment en risque d’attaque tous les jours", souligne Stéphane Dessimoz.

"Depuis cette année, on prélève des fleurs dans les vergers et on envoie pour analyse en Allemagne, qui quantifie la présence ou pas de bactéries dans les fleurs", explique Céline Gilli.

Enjeu considérable

L’enjeu est considérable. Le Valais est la seule région de Suisse a être considérée comme "zone protégée". Pour le rester, elle devra apporter la preuve de l’éradication de la bactérie d’ici juin 2021. "On a encore des subventions, fédérales, cantonales et communales. C’est un ravageur principal et on est obligé de le contenir. Si tout d’un coup la maladie devait se répandre sur tout le territoire, ce serait impossible et on perdrait cette aide", précise Stéphane Dessimoz.

L’an passé le feu bactérien avait touché 30 hectares de pommiers et poiriers dans la région sédunoise et provoqué pour 800'000 francs de dégâts.

Cédric Jordan/jpr

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