Claude Crittin, le président de Chamoson, étale sur son bureau les cartes de danger de sa commune mises à jour. "Aujourd'hui, on peut dire que la totalité de la zone à construire de Chamoson est hors zone rouge, c'était l'objectif et il est atteint", se réjouit-il,
Il y a un an, le 11 août 2019, une lave torrentielle déferlait sur la commune valaisanne, faisant deux victimes. Construction de seuils, digues, murs, prises d'eau, renforcement de piliers de ponts ou encore enrochement: depuis, 10 millions de francs ont été investis pour réparer et sécuriser les cours d'eau de la commune valaisanne, en particulier la Losentze qui s'était alors transformée en torrent mortel. Pour rappel, en 2018, un événement du même genre avait eu lieu au même endroit, ne faisant lui aucune victime.
Dangers naturels de plus en plus fréquents
Un évènement d'une ampleur exceptionnelle, mais pas isolé: de récentes crues rappellent que le Valais est particulièrement exposé aux dangers naturels. "Des événements de ce type, aussi intenses, on les a peut-être pas assez prévus jusqu'à maintenant. Mais avec les températures qu'on a l'été, on peut avoir des orages de types tropicaux", explique Raphaël Mayoraz, géologue cantonal. "En Valais, on gère plus de 940 projets qui concernent les dangers naturels, c'est énorme. On ne peut pas les mener tous de front et en même temps."
Le Valais dépense 471 francs par an et par habitant contre 60 francs en moyenne suisse pour les dangers naturels. Des montants en augmentation depuis 4 ans. Mais finalement, n'est-ce pas notre manière d'occuper le territoire qu'il faut repenser en profondeur? "L'aménagement du territoire tient compte des dangers depuis qu'on a commencé officiellement à faire des cartes en 1997", répond le géologue cantonal. "Ceci dit, ce n'est pas un changement fondamental dans la manière dont on occupe le terrain, c'est plutôt un ajustement."
Nouveau système d'alerte
Sensibiliser et informer la population est l'autre grand projet des autorités valaisannes. Un nouveau système d'alerte est d'ailleurs à l'essai à Chamoson.
Julie Rausis/fgn
Un seul corps retrouvé, un an après
Le 23 juillet dernier, soit près d'un an après les faits, la présence d'un corps dans le lac Léman, au large de Cully, a été signalé. Des analyses ADN ont permis d'identifier le corps comme étant celui de la fillette de 6 ans disparue lors du drame de Chamoson. A noter que la deuxième personne disparue, un ami de la famille de 37 ans, n'a toujours pas été retrouvée. Lors du drame d'août 2019, la voiture dans laquelle se trouvaient les deux victimes avait été brusquement emportée par le torrent mortel.