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Les jeunes PS valaisans veulent des mesures contre le harcèlement sexuel

Des badges #MeToo en vente à Los Angeles. [reuters - Lucy Nicholson]
Le PS valaisan veut mieux lutter contre le harcèlement dans l'espace public / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2020
Le harcèlement dans l'espace public est un fléau encore trop banalisé. C'est ce qu'estime la Jeunesse socialiste du Valais romand, qui réagit aux récentes accusations à l'encontre de Yannick Buttet en demandant une action claire des autorités dans un canton où il n'existe aucune donnée quantifiable sur le phénomène.

Si le président de Collombey-Muraz et ex-conseiller national a annoncé un pas de retrait politique, certaines réactions sur les réseaux sociaux et dans la presse sont a contrario la preuve pour la Jeunesse socialiste du Valais romand que le harcèlement est considéré comme un comportement ordinaire.

"L'affaire Buttet n'est qu'un exemple de ce qui se passe si souvent: considérer les cas de harcèlement comme de la 'drague lourde'", explique Pauline Crettol, leur vice-présidente. "Ce n'est pas normal. On aimerait que cela change, et que la problématique soit prise au sérieux. Et c'est là que l'Etat a un rôle important à jouer."

Parmi leurs exigences: établir une statistique sur le harcèlement de rue en Valais pour rendre le problème tangible.

Données rares

Ce point n'est toutefois pas à l'ordre du jour du plan de lutte contre le harcèlement accepté par le Parlement cantonal en 2019. "C'est assez coûteux", souligne Isabelle Darbellay Métrailler, cheffe de l'Office de l'égalité et de la famille. "En outre, l'idée de certaines villes est plutôt d'agir sur des mesures concrètes - travailler par exemple avec les jeunes sur les définitions du harcèlement - plutôt que d'investir dans une enquête", indique-t-elle.

La responsable estime néanmoins qu'une enquête permettrait de mieux cerner et connaître le phénomène, pour rendre plus effectives les mesures sur le terrain.

Les données sur le harcèlement sexuel dans l'espace public sont rares en Suisse. Lausanne fait figure de pionnière et la ville de Genève vient de boucler une enquête qualitative en collaboration avec l’Université de Genève sur la base d’entretiens collectifs auprès de 80 femmes. "Ce qui ressort très clairement, c’est la dimension systémique et structurelle des formes de harcèlement, des propos sexistes voire racistes et lesbophobes qu’elles subissent dans l’espace public et urbain", constate la professeure Maylène Lieber qui a dirigé cette étude.

Au niveau national, le postulat Reynard exige un rapport sur l'étendue du harcèlement sexuel au travail et dans les espaces publics, qui devrait être adopté par le Conseil fédéral mi-2021.

Julie Rausis/kkub

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