Cette étape ne constitue toutefois que le premier chapitre d'un assainissement qui s'inscrira dans la durée, sur une ou deux générations. Aucun calendrier précis n'a été donné à ce stade.
En revanche, l'investigation de détail réalisée par Lonza a permis de "cartographier" la décharge. Les sous-sols de Gamsenried y apparaissent comme une sorte de Rubik’s Cube géant de trois millions de mètres cubes de déchets colorés au mercure, à la benzidine ou encore à l'aniline.
La priorité est donc d'améliorer le confinement de la décharge afin de contenir ces polluants toxiques qui mettent en danger les eaux souterraines en aval du site. Pour le début des travaux d'assainissement à proprement parler, il faudra attendre 2022.
Différentes stratégies à évaluer
Si ces pollutions et leurs effets néfastes sont connus depuis les années 1970, la solution retenue dans les années 1990 avait été de confiner la décharge à l'aide d'une barrière de protection hydraulique. Mais celle-ci a aujourd'hui atteint ses limites, et un assainissement complet est réclamé depuis plusieurs années par les associations écologistes. Pour le canton, une solution durable s'impose désormais.
Mais la tâche s'avère complexe. Les différentes variantes en matière de technique de dépollution, qui peut se faire par traitement chimique ou par excavation, doivent encore être affinées en fonction des secteurs. Des essais en laboratoire ainsi que sur le terrain sont nécessaires pour chaque parcelle.
La facture encore en suspens
Reste que la question de la répartition des coûts entre Lonza et le canton n'est pas encore totalement réglée, même si l'entreprise de chimie devrait assumer la plupart de la facture finale.
Cette inconnue financière a-t-elle bloqué l'assainissement du site ? "On avance dans le calendrier sans se préoccuper des coûts", répond le conseiller d'Etat Jacques Melly, "la variante retenue sera celle qui répond au mieux aux attentes environnementales".
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Julie Rausis/jop
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Une lenteur due à un manque de volonté politique ?
À Bonfol, dans le Jura, une décharge similaire a pu être assainie après seulement 10 ans de travaux. Certaines voix critiques estiment ainsi que les travaux pourraient être effectués plus rapidement en Valais.
Mais les deux sites ne présentent pas les mêmes volumes, selon Rémi Luttenbacher, responsable des projets environnementaux pour Lonza et qui a également étudié le cas jurassien. À Gamsenried, on parle de 15 à 20 fois plus de déchets, et ce ne sont pas les mêmes composés.