En recul l'an dernier, le taux de vacance a atteint un nouveau record en Valais, passant de 2,1% à 2,4%. Il dépasse nettement la moyenne nationale qui s'élève à 1,7%, note l'indicateur immobilier 2020 publié vendredi par la Banque cantonale du Valais et l'Association des propriétaires CIV.
Au 1er juin dernier, 6251 logements étaient vides dans le canton, soit environ 900 de plus que l'année précédente. "Une évolution peu réjouissante particulièrement pour les propriétaires de logements locatifs qui représentent deux tiers des vacants", notent les auteurs de l'indicateur.
Pic à Sierre et Martigny
"Le taux de vacance varie fortement d'une région à une autre", souligne Raphaël Gabella de la société de conseil immobilier CIFI qui a réalisé l'indicateur. Le Bas-Valais et le Valais central sont les régions les plus touchées, avec par exemple Sierre (6,1%) et Martigny (5,2%) qui totalisent à elles deux plus de mille logements vides. Le Haut-Valais en revanche n'enregistre pas d'augmentation du nombre de logements libres et il en est de même dans les zones touristiques.
Les loyers suivent la tendance: ils sont à la baisse dans le Valais central et se maintiennent pour l'instant, voire sont en hausse dans les autres régions, précise l'indicateur.
Une autre caractéristique valaisanne est le taux de vacance "relativement élevé" dans le domaine des logements en propriété (PPE). La demande reste toutefois "très soutenue en Valais par rapport à l'offre". Les prix de ces logements - PPE et villas confondues - ont enregistré une croissance de 2,6%, proche de celle enregistrée au niveau national (+2,8%)
La construction se poursuit
Le taux d'inoccupation ne freine pas la construction en Valais, au contraire. Plus de 3000 logements supplémentaires ont été mis sur le marché essentiellement par les compagnies d'assurance et les fonds de placement en un an alors que "le canton n'a enregistré que 2000 habitants supplémentaires dans le même laps de temps".
Les compagnies d'assurance et les fonds de pension veulent investir de grandes sommes de capitaux pour générer des rendements, dans "un contexte de taux d'intérêt bas et négatifs". Et si l'augmentation du nombre de logements allait de pair avec une forte croissance démographique, cette dernière montre des signes d'essoufflement, notamment "dans les villes comme Sion, Martigny ou Brigue-Glis".
Le prix des villas grimpent
Concernant le marché des villas, les prix grimpent (+0,8% en six mois). La pandémie de coronavirus et notamment le développement du télétravail fait monter la cote de la maison individuelle en périphérie, proche de la nature et moins chère.
"La question du logement est devenue plus importante pour de nombreuses personnes en période de mobilité limitée. Pour certaines, le changement sera durable et aura donc un effet notable sur le marché des villas", note l'indicateur.
"Globalement, les prix de l'immobilier continuent d'augmenter malgré le Covid-19 . Nous sommes surpris, mais c'est tant mieux", relève Raphaël Gabella. L'évolution dépendra toutefois "fortement des conséquences économiques de la situation sanitaire et des flux d'expatriés, ces facteurs étant liés".
ats/boi