Douze communes du Valais romand et trois du Haut-Valais sur les 122 que compte le canton attendaient la désignation de leur président ce dimanche. Dans les villes du Valais romand, l'élection était tacite: les présidents sortants de Sion, Monthey, Martigny et Sierre ont été reconduits et à Saint-Maurice, le PDC a succédé au PLR.
Au total, le PDC reste le parti qui compte le plus de présidences de communes dans le canton. Mais si dans le Haut-Valais il se maintient avec plus d'une trentaine de sièges sur 63 (en comptant les élus de listes d'alliances), dans le Valais romand il passe de 33 à 29 présidents sur 59 communes.
"Il y a une petite érosion, dans la suite logique du premier tour. C'est un coup de semonce pour le parti et nous devrons serrer les rangs pour les cantonales de l'an prochain", admet le président du PDC du Valais romand Joachim Rausis.
>> Lire aussi : Le PDC perd des plumes et les Verts progressent lors des communales valaisannes
Le PDC perd Collombey-Muraz
Signe de cette érosion, le PDC a perdu la gouvernance de Collombey-Muraz, bastion du parti depuis des décennies. Le socialiste Olivier Turin engrange 1268 voix, remportant la mise face à la démocrate-chrétienne Sandra Cottet Parvex qui récolte 1019 voix.
"Olivier Turin est la meilleure personne pour reprendre la commune", réagit la présidente du PS du Valais romand Barbara Lanthemann. Elle y voit un symbole fort dans le Chablais. Elle estime aussi que l'alliance conclue entre le PDC et l'UDC pour porter Sandra Cottet Parvex n'a pas plu aux citoyens.
Après Val de Bagnes et les constructions illicites, le PDC perd une seconde commune empêtrée dans des affaires. Collombey-Muraz était en effet présidée jusqu'ici par l'ancien conseiller Yannick Buttet, récemment dénoncé devant la justice pour harcèlement sexuel après avoir dû quitter son poste au Conseil national dans une autre affaire.
>> Lire aussi : Yannick Buttet dénoncé devant la justice pénale pour harcèlement sexuel
Le PLR dépasse son objectif
De son côté, le PLR passe de 19 présidences à 17 sur les 122 communes du canton. Il dépasse son objectif de 16 affiché avant le scrutin, selon le secrétariat de la formation. Le parti pourrait même en gagner une 18e présidence à Brigue, en ballottage dimanche, mais où son candidat Mathias Bellwald fait la course en tête.
Pour mémoire, le PLR a perdu automatiquement trois présidences après la fusion de Veyras, Venthône et Miège (commune de Noble-Contrée) ainsi que de Charrat et Martigny (commune de Martigny). Toutes les cinq étaient en effet présidées par des libéraux-radicaux.
Avec ces deux fusions plus celle de Bagnes et Vollèges (commune de Val de Bagnes), le canton est passé de 126 à 122 communes, dont 59 dans le Valais romand.
Une première socialiste présidente
Le PS se maintient avec quatre présidences (Albinen, Chippis, Evionnaz et Collombey-Muraz). Barbara Lanthemann a vu avec "particulièrement de plaisir" l'élection de la première femme socialiste à la tête d'une commune valaisanne avec la désignation de Valérie Santacroce-Tacchini à Evionnaz.
Quant à l'UDC, il tient pour l'heure les rênes de quatre communes dans le Haut-Valais (Fieschertal, Obergoms, Naters, Saint-Nicolas) et a décroché sa première présidence dans le Valais romand avec Hérémence. Tous ces présidents ont été élus tacitement dans la foulée des communales du 18 octobre.
Enfin, les Verts qui disposent désormais de 13 sièges dans les exécutifs communaux, avaient renoncé à présenter des élus pour la présidence.
Deux fois plus de présidentes dans le Valais romand
A l'issue du scrutin, le Valais romand compte deux fois plus de présidentes. Elles sont désormais à la tête de 14 communes sur un total de 59. Cette poussée confirme celle qui avait déjà été observée dans les conseils communaux, fin octobre.
ats/boi
Les hommes surreprésentés
Du côté des genres, les hommes sont toujours largement surreprésentés, malgré une hausse du nombre d'élues. Au total, lors de la prochaine législature, 18 femmes dirigeront des communes valaisannes, contre douze actuellement.