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Bébés ceps jetés dans un bain chaud pour lutter contre un fléau de la vigne

En Valais, la lutte s’organise contre la flavescence dorée
En Valais, la lutte s’organise contre la flavescence dorée / 12h45 / 2 min. / le 3 décembre 2020
En Valais, la lutte s’organise contre la flavescence dorée, une maladie très grave qui touche les vignes et entraîne la mort des ceps. Une nouvelle technique prometteuse consiste à traiter les plants à l'eau chaude avant de les mettre en terre.

Les installations qui permettent ce traitement d'une grande précision sont encore rares en Suisse, puisqu'il n'y en a que trois, dont une en Valais. Chacune coûte quelque 85'000 francs. Une quatrième doit bientôt voir le jour en Suisse alémanique.

Pour lutter contre la bactérie responsable de cette maladie, les "barbues" ‒ nom donné aux futurs ceps ‒ sont immergées pendant 45 minutes dans un bain d’eau chaude à 50 degrés. Les données des traitements sont ensuite envoyées à l'Office fédéral de l'agriculture, qui peut ainsi suivre les interventions réalisées chaque jour, a expliqué jeudi dans le 12h45 de la RTS Charly Uhlmann, un collaborateur de la société valaisanne MultiPlants, spécialisée dans cette opération.

>> Lire à ce sujet : Un bain chaud pour prévenir les maladies des plants de vignes en Valais

Pire maladie depuis le phylloxéra

Si la procédure est suivie de près au niveau fédéral et cantonal, c’est parce que la flavescence dorée est la pire maladie qui puisse toucher un vignoble depuis que l'usage de porte-greffes permet d'éviter le phylloxéra. Transportée par un insecte, la cicadelle, elle entraîne en effet la mort des ceps.

Une tige de vigne attaquée par la flavescence dorée. [CC BY 2.0 AT - Josef Klement]
Une tige de vigne attaquée par la flavescence dorée. [CC BY 2.0 AT - Josef Klement]

>> Lire aussi : Agroscope veut favoriser la détection d'une grave maladie de la vigne

"Le Valais a été touché en 2016 une première fois. Grâce à notre réactivité, on a été capables d’éradiquer la maladie. Cette année, lors de contrôles réalisés sur l'ensemble du Valais, on est retombés sur deux nouveaux foyers", détaille Guillaume Favre, collaborateur agro-scientifique au Service valaisan de la viticulture.

"Quand une pépinière veut faire de la vente de plants, il faut déjà qu'ils soient propres. S'ils sont déjà porteurs de maladies, on la dissémine à gauche à droite, et le problème peut partir dans les vignes", souligne pour sa part Charly Uhlmann.

Un traitement amené à se généraliser

Pour contrer ce fléau, pas moins de 500'000 plants ont été traités dans l'installation valaisanne depuis novembre, notamment pour remplacer les ceps qu'il a fallu arracher à cause de la maladie.

Ce traitement sera certainement amené à se généraliser à l’avenir. Quant aux plants déjà passés à l’eau chaude, ils rejoindront la plaine ou les coteaux valaisans au printemps prochain, avec l’espoir que la propagation de la flavescence dorée en Valais reste maîtrisée, voire s’éteigne.

Sujet TV: Yvan Illi, Florence Vuistiner
Adaptation web: Vincent Cherpillod

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