Dans la vapeur des Bains de Saillon, on a aperçu des sourires et des mines ravies ce lundi. Les fidèles des bains thermaux ont répondu présents tout de suite après l'annonce des autorités valaisannes. Car contrairement au canton de Vaud et au reste de la Suisse romande, le Valais a en effet décidé de rouvrir ses espaces de détente et de bien-être.
"J'étais extrêmement heureuse parce que pour moi, les bains sont hyper importants", explique une baigneuse lundi dans le 19h30. "On adore l'eau et ça fait un moment que toutes les piscines étaient fermées", renchérit une seconde cliente.
Des mesures similaires à celles de la première réouverture
Du côté des mesures de précaution, la donne est similaire à celle de cet été, lorsque l'établissement avait pu rouvrir une première fois.
"Ici, on a les mesures barrières qui sont rappelées à tous les clients (...) Là, on a le spray de désinfection pour les mains et une fois la cabine passée, on peut se permettre d'enlever le masque. Au niveau des douches, un marquage au sol permet d'expliquer le cheminement", détaille Natacha Rey, la sous-directrice des Bains de Saillon.
Et d'ajouter: "On a un nombre limite d'entrées, définie par les autorités. On est très vigilants à ne pas le dépasser quitte parfois à le stopper avant si on voit que cela s'avère nécessaire", ajoute la responsable.
Quid du comportement des usagers ?
Dans l'eau, le chlore est suffisant pour détruire les germes. Reste à gérer le plus important pour les garde-bains: le comportement des baigneurs.
"C'est forcément plus difficile quand il y a une forte affluence mais on a la chance d'avoir de grands espaces, donc cela se passe plutôt bien. Il est évident que de temps en temps, on doit quand même rappeler aux gens les règles mais pour la grande majorité des cas, ils ont déjà bien compris comment cela se passait", indique Yann Rausis, chef des gardes-bains.
La distanciation physique reste ici le maître-mot car le danger ne vient ni de la chaleur ni de l'humidité ambiante.
"Les virus, de ce qu'on sait par exemple avec la grippe, préfèrent plutôt quand c'est plus froid et surtout plus sec. Ce qui reste très important, c'est la question de la promiscuité. Quand on est dans un bain, ce n'est déjà pas très grand, on a tendance à être assez proches. On va aussi parler peut-être plus fort parce que l'environnement est davantage bruyant. Donc tout ça, il faut vraiment éviter", analyse Delphine Berthod, infectiologue à l'hôpital du Valais.
Au final, si le cadre sanitaire doit être interrogé, il est surtout question de responsabilité individuelle: celle d'éviter par exemple les jours de grosse affluence ou encore de ne pas s'y déplacer en cas de symptômes.
Nadia Esposito/ther