Budget cantonal excédentaire mais incertain adopté en Valais
Le Valais a été vendredi le dernier canton romand à voter son budget pour 2021. Il s'agit d'un budget de relance après la crise sanitaire qui respecte le double frein à l'endettement. Aucun député du Grand Conseil ne s'y est opposé.
Le coronavirus a passablement modifié les projections pour 2021. En effet, le budget avait déjà été ficelé à la fin de la première vague, mais personne n'avait tenu compte des pires scénarios envisagés par les experts sanitaires.
Le budget accepté par le Grand Conseil valaisan est pratiquement en tout point conforme à celui proposé par le gouvernement. Globalement le budget présente des revenus et des charges de 3,9 milliards de francs. Il prévoit un excédent de revenus de 11,3 millions de francs environ et un excédent de financement de 800'000 francs.
Un bénéfice plus qu'incertain
Mais la crise rend "impossible" l'établissement d'un budget réaliste, a admis le chef des finances Roberto Schmidt. Il a remercié les députés "des signaux positifs" envoyés et de la confiance accordée en votant un "budget de l'incertitude mais de relance".
En effet, le budget prévoit un excédent, mais ce bénéfice prévu pourrait être totalement réinjecté dans l'aide aux entreprises. Les aides promises par la BNS pourraient toutefois aider le canton à maintenir le cap.
Le Valais est le troisième canton romand à présenter un budget bénéficiaire, après Fribourg et Neuchâtel. Le Jura, Vaud et Genève sont quand à eux dans les chiffres rouges, avec Genève qui projette le plus large déficit.
Manque de marge de manoeuvre du Grand Conseil
Malgré le large soutien au budget, plusieurs députés et députées ont regretté la marge de manoeuvre réduite dont dispose le Grand Conseil sur le budget: "A part deux amendements, tous ont été refusés. On se demande si l'approbation du budget appartient vraiment au parlement", a réagi la députée écologiste Céline Dessimoz.
Le député Beat Eggel (PDC) a salué la volonté de soutenir l'économie cantonale via un important volume d'investissements. Sa collègue de parti Françoise Métrailler a souligné le bien-fondé de la création d'une réserve budgétaire dotée de 132 millions de francs, permettant d'assurer l'équilibre des comptes en cas de catastrophes ou de coups durs, comme la pandémie actuelle.
Économies demandées à droite
Enfin, la hausse de l'effectif du personnel de l'État avec la création de 95,3 équivalents plein temps (EPT), dont 9,8 intégralement financés par les tiers (essentiellement la Confédération), n'a pas fait l'unanimité.
Les charges de personnel représenteront un peu plus de 1 milliard de francs, soit plus de 28% du budget. Le député Aron Pfammatter (PDC) a appelé le gouvernement à effectuer une analyse structurelle approfondie pour "trouver des potentiels d'économies".
jop avec ats et Flore Dussey
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