Ce code, qui se présente comme une première en Suisse, est valable pour les votations et les élections, indique la CCI valaisanne dans un communiqué de presse. Le document est accessible en ligne et se décline en huit articles. Il doit permettre au public de posséder un outil d'évaluation de ses futures campagnes en engageant ainsi sa crédibilité.
"La longue expérience de notre association nous impose de ne pas rester sans réagir devant la lente mais constante détérioration de la situation", précise la CCI, déplorant la dégradation du climat des campagnes politiques avec une radicalisation du discours, la recrudescence des attaques personnelles ou encore l'utilisation d'images truquées.
"Ne pas inciter un climat délétère"
Invité dans Forum, le président de la CCI, Vincent Riesen, ne veut justement pas entrer dans ce "jeu destructif". "C'est aussi à nous, organisations, de ne pas inciter à des climats délétères. A chaque fois que j'entends des attaques personnelles, je pense qu'on est sur la mauvaise pente. Nous avons un système politique formidable, mais c'est une erreur de penser qu'il est invulnérable", développe le député PLR.
Le constat est plus ou moins similaire pour Julien Rilliet, consultant en communication politique et candidat socialiste au législatif de la Ville de Vevey: "Plus le temps passe, plus ça se durcit. On ne parle pas de campagnes traditionnelles où les partis s'accusent d'exagérer. Avec les attaques personnelles, on est dans l'autre versant de la politique".
Tendance accentuée par le Covid-19
Cette tendance est accentuée par la crise sanitaire actuelle, alors que le mois de mars prochain sera particulièrement chargé en élections, notamment dans les cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg.
"Le Covid est venu chambouler les campagnes politiques. Il a modifié la façon de faire traditionnelle des partis au profit des réseaux sociaux. Il y a pléthore de candidats, dont la plupart ne sont ni sortants, ni connus, et il n'y a plus d'espace où faire campagne. Les débats se passent à huis clos et il n'y a plus de marché où serrer des mains. On n'agit pas de la même façon dans une salle communale avec 100 personnes, ou derrière un ordinateur", analyse Julien Rilliet.
Vincent Riesen corrobore: "L'espace médiatique est ce qu'il est. Quand vous devez cherchez de l'attention, vous avez rapidement tendance à devenir agressif et à monter le ton, ce qui crée une escalade malsaine".
"Ne pas banaliser ces comportements"
Et le Valaisan de conclure: "Le vrai danger, c'est qu'on banalise cette violence, ces comportements. On ne prend pas suffisamment la mesure de ces phénomènes à tous les niveaux. Ce qui manque à mon avis, c'est que les institutionnels, qui sont les mandataires et les donneurs d'ordre pour les campagnes, prennent leur responsabilité et arrivent avec cette déontologie".
Propos recueillis par Renaud Malik
Adaptation web: Jérémie Favre