Actuellement, l'assistance au suicide n'est pas possible dans tous les EMS en Valais. Les directions et les conseils de fondation des institutions sont libres de l'accepter ou non. En revanche, les personnes qui souhaitent recourir à une association comme Exit à domicile sont autorisées à le faire. La loi d'accompagnement en fin de vie vise à mettre fin à cette inégalité de traitement, selon le message du Conseil d'Etat.
"La question ici n'est pas de savoir si l'on est pour ou contre l'assistance au suicide, mais de garantir une égalité de traitement tant en matière de soins palliatifs que d'aide au suicide", avait rappelé la conseillère d'Etat Esther Waeber-Kalbermatten lors de l'entrée en matière.
Une deuxième lecture prévue
Le projet a été accepté par 71 voix contre 50 et une abstention. Une deuxième lecture aura lieu, la majorité des deux tiers n'ayant pas été atteinte pour mettre définitivement la loi sous toit.
Le débat, qui a duré plus de trois heures, s'est particulièrement cristallisé autour de deux amendements, tous deux refusés en plénum, qui ont mis en lumière les positions de chaque camp.
"Quel que soit le lieu de résidence"
Pour l'UDC et certains membres du PDC, le choix de mettre fin à ses jours est une "liberté individuelle" et non un droit. Ils estiment que la mention de "droit" s'assortit d'une obligation pour les institutions d'offrir la possibilité de recourir au suicide assisté aux personnes qui le souhaitent.
Les deux partis ont aussi mis en avant une "banalisation de l'acte". Lors du débat final, le PDC a appelé à une nouvelle consultation des acteurs concernés avant de se prononcer sur "une loi pas mûre", a complété l'UDC.
Le PLR, les Verts et l'Alliance de Gauche ont répété que cette loi donne simplement à ceux qui le veulent "le droit d'exercer leur liberté personnelle" quel que soit leur lieu de résidence. "La question à se poser est la suivante: voulez-vous privilégier la liberté des institutions ou celle des résidents?", a résumé la socialiste Barbara Lanthemann.
ats/gma