A l'aide de bougies chauffantes ou en aspergeant les plantes d'eau, les producteurs d'abricots ont tout mis en œuvre pour protéger leurs cultures du gel, alors que la floraison a débuté. Sur certaines parcelles, le thermomètre a frisé la barre des -5 degrés durant la nuit et ce travail visait à maintenir la température des arbres le plus proche du 0 degré.
Mais cette méthode comporte des risques. "Le problème avec l’eau, c’est que le pollen des fleurs est lavé, ce qui veut dire qu’on protège d’un côté et qu’on détruit la fleur de l’autre côté. L’autre problème, ce sont les maladies, les champignons, qui s’installent avec l’eau", a expliqué Bernard Lucciarini, arboriculteur à Martigny, samedi dans le 19h30.
Des dégâts constatés
Des dégâts ont déjà été constatés sur les plantations, mais il est encore trop tôt pour tirer un bilan définitif de cette vague de froid. D'autres nuits glaciales sont attendues en Valais au cours des prochains jours. "A ce stade de fleur ouverte, on a 10% de pertes environ dès -3 degrés", confiait encore Bernard Lucciarini.
Les arboriculteurs n’ont donc pas le choix. Tous ont encore en mémoire le gel dévastateur de 2017 qui avait entraîné de lourdes pertes dans les récoltes, à savoir 30% dans la viticulture et 35% pour les arbres fruitiers. Le coût total pour l’agriculture valaisanne s'était alors élevé à 70 millions de francs.
Les systèmes d'alerte modernisés
Depuis lors, les systèmes d’alerte ont été modernisés, selon Olivier Borgeat, secrétaire général de l'Interprofession des Fruits et Légumes du Valais. Comme il y a énormément de disparités en fonction des zones dans la plaine du Rhône, il faut une grande précision dans les mesures. Ce sont donc 82 stations qui ont été installées entre Saint-Maurice et Salquenen. Et on arrive désormais à une précision au dixième près de l’humidité et de la température, ce qui a toute son importance pour lutter efficacement contre le gel.
Les producteurs hésitent toutefois avant d'installer des bougies, car le coût est important: chaque bougie coûte environ 11 francs et il en faut une par arbre. Sur un hectare, la facture peut s'élever à 3500 francs. Il faut dès lors effectuer une balance entre le coût de la production et le coût de la lutte contre le gel.
Avec le changement climatique, ces épisodes de gel précoce vont devenir de plus en plus fréquents.
Sujet TV: Romain Boisset
Adaptation web: Frédéric Boillat