"Je me suis dit que c'était fini", raconte un freerider rescapé d'une avalanche en Valais

Le bilan du nombre de décès dans les montagnes suisses cet hiver s'est alourdi, mardi, avec la mort de l'ancienne championne française de snowboard Julie Pomagalski, emportée à 40 ans par une avalanche dans le canton d'Uri. Un guide a également péri dans cet accident. 

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Rien qu'en Valais, onze personnes sont décédées en raison de onze avalanches durant cette saison 2020/2021. La dernière en date remonte à mardi, dans le secteur "Blanc de Moming" sur les hauts de Zinal dans le Val d'Anniviers. Elle a coûté la vie à un Bernois de 42 ans.

Carte des accidents d'avalanche mortels en 20 ans

Alors que la saison n'est pas encore terminée, le bilan humain est bien plus lourd que les deux dernières saisons, durant lesquelles respectivement trois et neuf personnes avaient perdu la vie en Valais. La saison 2017/2018 avait été particulièrement meurtrière avec 20 morts, lors de 14 coulées.

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Deux frères miraculés

Certaines personnes ont eu beaucoup de chance. Lake et Forrest Schorderet, deux frères freeriders, ont ému avec une vidéo sur Instagram montrant leur accident en montagne, samedi dernier, à Saint-Luc. Ils ont choisi de la diffuser pour sensibiliser les amateurs de hors-piste. Cinq longues minutes glaçantes - visionnées plus de 500'000 fois - durant lesquelles Forrest Schorderet et deux amis tentent de retrouver Lake Schorderet, 22 ans, sous l'avalanche qu'ils ont déclenchée.

"Je me retrouve complètement enseveli. Et tout d'un coup, la peur prend le dessus. On essaie de bouger. On n'y arrive pas. On essaie de crier, mais ça ne sert à rien. Je me suis dit que c'était fini", témoigne avec des sanglots dans la voix Lake Schorderet mardi dans le 19h30.

"Grave erreur"

Son frère Forrest Schorderet reconnaît avoir "mal jugé" les risques potentiels de cette pente: "C'était une face trop pentue pour les conditions. Avec un degré de danger d'avalanche de 3 (danger marqué, n.d.l.r.), nous n'aurions pas dû skier là, surtout à deux. C'était une grave erreur."

Pour les sauveteurs, les frères Schorderet sont des miraculés. "Quand on voit cette avalanche, on se rend compte qu'il s'agit de personnes aguerries en termes de recherche DVA. C'est ce qui sauve la personne ensevelie. Parfois, cela ne suffit pas. La montagne a toujours une part de fatalité. Il suffit d'avoir des conditions piégeuses comme ces jours et cette fatalité peut arriver", explique Pascal Gaspoz, responsable de la Maison FXB du sauvetage basée à Sion.

"On se dit que c'est une deuxième vie. Savourer au maximum", souligne Lake Schorderet. Et son frère d'ajouter: "Nous allons davantage prendre conscience du danger. Nous allons faire plus attention. Mais nous n'allons pas arrêter de faire du freeride, nous aimons trop cela pour arrêter."

Près de 80 interventions

Du côté des secours, la fin de la semaine dernière a été chargée. "En pleine saison et par beau temps, Air Zermatt enregistre normalement une quinzaine d'interventions par jour. Le week-end dernier, la compagnie a effectué près de 40 missions avec jusqu'à quatre hélicoptères en même temps", communiquait-elle lundi. Les sauveteurs d'Air Glaciers ont été appelés pour tout autant de missions.

Sujet TV: Romain Boisset

Adaptation web: Valentin Jordil avec ats