Ce recul, estimé mardi par l'Interprofession des fruits et légumes du Valais (IFELV), correspond à 5,5 millions de kilos. Car les abricots ont été ravagés par trois épisodes de gel intense, après un mois de février doux.
Les petits fruits qui étaient déjà en train de pousser n'ont pas résisté, malgré toutes les méthodes utilisées pour lutter contre le gel.
La malheureuse nuit du 6 au 7 avril
"Deux méthodes de lutte sont privilégiées en Valais", a rappelé le secrétaire général de l'IFELV dans le 12h30 de la RTS. La première est l'aspersion, qui est quasiment généralisée dans toute la plaine du Rhône. La seconde, l'utilisation de bougies de paraffine, est privilégiée sur le coteau où il n'est pas possible d'arroser.
"Mais dans la nuit du 6 au 7 avril, il y a eu une conjonction de trois éléments - le froid, la neige et le vent - qui ont fortement impacté l'efficacité de ces bougies", a rappelé Olivier Borgeat.
La conséquence est une destruction à quasi 100% des fruits sur le coteau et une perte estimée à 25 millions de francs pour l'ensemble de la filière des abricots du Valais. C'est du jamais vu depuis 30 ans.
Discussions sur les indemnisations
Des discussions ont été entamées avec l'Etat du Valais pour voir de quelle manière il va être possible de soutenir cette filière. "Certaines exploitations vivent à 100% de la production d'abricots, donc auront zéro revenu durant cette année 2021", a souligné Olivier Borgeat.
Il s'agira donc de voir comment ces producteurs vont pouvoir bénéficier d'aides ou de soutien. "Mais à ce stade, il est encore prématuré d'avancer quoi que ce soit", a relevé le secrétaire général de l'Interprofession.
Bilan national dans quelques semaines
Un bilan provisoire est en cours de réalisation au niveau national par la Fruit Union Suisse. Une évaluation définitive des dégâts ne sera possible que dans les prochaines semaines, en fonction des espèces fruitières, de l’évolution végétative des arbres, ainsi que des conditions climatiques.
En viticulture, il n’est pas encore possible de mesurer l’ampleur des dégâts. Ceux-ci seront visibles après quelques jours de croissance active de la vigne. Et les producteurs le savent bien: en matière de gel, il faut rester vigilant jusqu'aux Saints de glace, à la mi-mai.
Delphine Gendre/oang