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Pas d'infraction pénale de l'association de soutien à la Patrouille des Glaciers

L'association de soutien, de gestion et de promotion de la Patrouille des Glaciers n'a commis aucune infraction relevant du pénal. [Keystone - Anthony Anex]
Soulagement pour l'association de soutien à la Patrouille des Glaciers / La Matinale / 1 min. / le 18 juin 2021
L'association de soutien, de gestion et de promotion de la Patrouille des Glaciers n'a commis aucune infraction relevant du pénal. Mais pour l'Inspection cantonale des finances, le comité directeur "manque de sensibilité par rapport à sa rémunération".

L'Inspection cantonale des finances (IF) était chargée d'analyser si l'argent public octroyé à l'association de soutien, de gestion et de promotion de la Patrouille des Glaciers (ASPdG) était utilisé de manière adéquate. Son audit s’est focalisé sur la rémunération des membres du comité directeur de l’ASPdG, du représentant de l’Etat du Valais et des membres de sa famille, indique jeudi le Département de la sécurité, des institutions et du sport (DSIS).

Premier constat: il n'y a pas d'infraction à caractère pénal. La rémunération des membres du comité directeur se base bien sur le règlement prévu de l’association et les contrats de travail. Mais les salaires attribués "dépassent le niveau auquel on peut s’attendre dans une association". L'IF parle donc d'un "manque de sensibilité" en la matière.

Dans une prise de position, l'ASPdG - qui se dit "blanchie" par ce rapport - répond en substance que les rétributions sont à la hauteur de son professionnalisme. Ses partenaires contractuels "n’attendent pas de celle-ci des prestations répondant aux standards approximatifs d’une association de bénévoles, mais à des standards professionnels très élevés".

Baisse des subventions analysée

Deuxième constat du rapport de l'IF, le fonctionnement de l'ASPdG - qui a conclu des contrats de travail avec les membres du comité directeur portant sur la comptabilité ou le marketing - peut provoquer "des potentiels conflits d'intérêts". De l'avis de l'inspection, cette forme d'organisation est par ailleurs très fragile, "car le savoir-faire est concentré sur quelques personnes".

Aucun élément n'indique toutefois qu'elle a provoqué des coûts de fonctionnement supérieurs. Avec l’organisation actuelle, le capital propre de l’ASPdG est passé de 90'000 francs à fin 2008 à 2,3 millions de francs à fin 2018 en tenant compte des provisions à long terme. Au vu de cette "bonne santé financière", l’IF estime que les subventions cantonales doivent être diminuées. Un point que l'Etat du Valais compte analyser.

Représentation cantonale

Un dernier point relevé par l'Inspection des finances concerne la représentation du canton dès 2013 au sein du comité directeur, censée "régler" les conflits entre l'armée et l'association. Ce représentant, à savoir le chef de l'Office du sport, y travaille comme secrétaire général et est rémunéré pour cette fonction.

En tant qu'employé de l'Etat, il doit toutefois rétrocéder les sommes qu'il perçoit lorsqu'il représente le canton. Si l'IF note qu'il a bien rétrocédé une partie des montants, "les règles fixées" n'ont pas été respectées. Elle constate toutefois que cela a été fait avec l'accord du chef de département de l'époque.

Pour l'IF, il n'est pas nécessaire que le canton soit représenté au sein du comité directeur, y voyant une incompatibilité de fonctions. Le Conseil d'Etat rappelle avoir déjà renoncé à une représentation au sein de l’ASPdG depuis le 31 mai dernier. A titre privé, la personne concernée a également quitté le comité directeur depuis le 1er juin, écrit le département.

ats/ther

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Des mois de tourmente

L'ASPdG est dans la tourmente depuis plusieurs mois en raison d'accusations récurrentes de l'un des membres de l'association - celui-ci en a été exclu début juin - liées à la gestion financière du comité directeur et son manque de transparence. En novembre, l'armée suspend sa collaboration avant de la reprendre en février après des conclusions intermédiaires rassurantes d'un premier audit.

En mai, c'est au tour de l'ASPdG de suspendre sa collaboration au motif que les derniers événements ont causé des dégâts d’image et de réputation à la PdG et détérioré les relations entre les deux entités. Depuis, le département poursuit ses discussions avec les partenaires afin de trouver une solution à long terme, détaille-t-il jeudi.

La Patrouille des Glaciers a été créée en 1943 et relie Zermatt ou Arolla à Verbier. L'armée suisse, organisatrice de l’épreuve, est responsable de la planification, de la conduite et de la logistique de la course. L’ASPdG, une structure privée et civile fondée en 1995, gère les sponsors et la promotion.

"Assurer la pérennité"

Interrogé dans La Matinale de vendredi, Frédéric Favre, conseiller d'Etat valaisan, PLR, relève que le dossier est complexe mais " on doit essayer de trouver un chemin pour le futur, pour organiser durablement la Patrouille des Glaciers. C'est un élément de notre histoire qu'il faut absolument garder".

"Il y a un dégât d'image, il ne faut pas le nier. Aujourd'hui ce qui est important c'est de bien réfléchir pour assurer la pérennité de cette manifestation. Il faut une vision stratégique à long terme et cela passe par un accord sur la durée entre les partenaires", a conclu le conseiller d'Etat valaisan.

>> Son interview complète dans La Matinale :

L'invité-e d'actualité du 18.06.2021
Quel avenir pour la Patrouille des Glaciers? Interview de Frédéric Favre, conseiller d'État valaisan (vidéo) / L'invité-e d'actualité / 8 min. / le 18 juin 2021