A la suite de tensions entre l'armée et l’Association de soutien, de gestion et de promotion de la Patrouille des Glaciers (ASPdG), le canton du Valais a appelé à une discussion tripartite afin de trouver une solution à long terme.
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"Les trois entités ont signé une feuille de route qui fixe le cadre de l’organisation de la PdG pour les quatre prochaines éditions", indique lundi le département de la sécurité, des institutions et du sport (DSIS) dans un communiqué.
"Le canton du Valais sera désormais le seul partenaire contractuel du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports", a de son côté résumé devant la presse à Sion la conseillère fédérale Viola Amherd.
Une fondation pour assurer la coordination
Cette feuille de route prévoit la création, dès l'édition 2024, d’une fondation d'utilité publique qui reprendra l’essentiel des tâches de l’ASPdG, à savoir assurer la coordination de la promotion et du marketing de l’évènement. La majeure partie de la fortune actuelle de l'association, la marque et autres propriétés intellectuelles seront transférées à cette fondation. Le Conseil d'Etat se chargera de nommer le Conseil de fondation.
"L'association est totalement libre de ses choix. Elle aurait pu décider de lancer une course concurrente et de garder sa fortune. Elle ne l'a pas fait, mais a décidé par conviction de suivre le projet de Frédéric Favre", réagit l'ASPdG par la voix de son porte-parole Marc Comina, saluant l'implication du canton. Pour la première fois, selon elle, la formule va dans le sens d'une pérennisation sur plusieurs années.
L'ASPdG ne voit par ailleurs pas cette restructuration comme une mise à l'écart. "C'est l'association qui va créer la fondation pour y transférer savoir-faire et fortune", a indiqué Marc Comina. Cette nouvelle fondation ne comptera toutefois aucun membre de l'ASPdG, selon le conseiller d'Etat. "L'association a toujours dit que les personnes étaient secondaires, l'essentiel étant la pérennisation de la course", remarque encore l’association.
De son côté, le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) continuera à assurer l’organisation et la gestion de la course, au moins jusqu'en 2028. Il compte toutefois sur la collaboration de son pendant cantonal, le DSIS. Une convention en règlera les différents aspects.
"Le DDPS n’avait pas l’obligation de contrôler cette association, qui est une association de droit privé", a précisé la cheffe du Département Viola Amherd dans l'émission Forum. "Mais maintenant nous avons trouvé une nouvelle solution, solide, transparente, correcte", se réjouit la Valaisanne.
"C’est important pour la course elle-même, qui est très connue, avec des milliers de participants, pas uniquement des militaires, mais aussi des sportifs civils", poursuit-elle. "C’est aussi important pour l’image de notre pays, et cela représente aussi une possibilité de formation pour l’armée."
Pour l'édition 2022 de la course, l'armée sera épaulée par deux comités, l'un stratégique et l'autre de pilotage, dont les présidences et les secrétariats seront assumés par l’Etat du Valais. Ceux-ci reprennent, là aussi, la majeure partie des tâches jusqu’à présent dévolues à l’ASPdG qui a suspendu sa collaboration en mai.
L'édition 2020 annulée
La Patrouille des Glaciers a été créée en 1943 et relie Zermatt ou Arolla à Verbier. L'armée suisse, organisatrice de l’épreuve, est responsable de la planification, de la conduite et de la logistique de la course. L’ASPdG, une structure privée et civile fondée en 1995, gérait jusqu'ici les sponsors et la promotion.
La course de ski-alpinisme est subventionnée par plusieurs collectivités publiques dont l'Etat du Valais et la Confédération. En 2018, 1600 patrouilles - militaires, civiles, suisses et étrangères - y avaient participé. L'édition 2020 a été annulée en raison du coronavirus.
ats/boi