Le Haut-Valais gagne moins d'habitants que le Valais romand. Il perd donc périodiquement des sièges au Parlement. Pour freiner cette érosion, la Constituante, chargée de réviser la Constitution cantonale, propose que les germanophones ne perdent qu'un siège sur deux à l'avenir.
Cette proposition est un pas stratégique en direction des 24% de l'électorat haut-valaisan, explique dans La Matinale Mathieu Caloz, qui préside la commission proposant cette réforme.
"On a vu des prises de position dans les médias qui nous disaient que la Constitution serait refusée en l'état dans le Haut-Valais. Partant de ce constat, on s'est dit que l'impulsion devait venir du bas, et on est arrivé ce compromis qui est à notre sens acceptable."
Débat en vue
Le Valais ne serait pas le premier canton bilingue à privilégier sa minorité linguistique. Si rien n'est prévu à Fribourg, Berne garantit notamment 12 sièges au Jura bernois. Des considérations politiques sont là aussi au centre du raisonnement, comme l'explique le vice-chancelier du canton David Gaffino.
"Le canton de Berne a une série de dispositions qui se sont construites au fil des ans, notamment en lien avec la question jurassienne. Il faut vraiment des mesures pour que les francophones, ne faisant que 10% de la population, puissent exister. S'il n'y a pas ce genre de garanties, c'est vraiment difficile de se faire élire et de peser sur la vie cantonale et politique."
En Valais, la question fera à coup sûr débat, puisqu'il y a six ans, la question d'un quota de parlementaires pour le Haut-Valais avait poussé le peuple à couler une réforme des institutions.
Romain Carrupt/asch