Deux semaines après son collègue Mathias Reynard, Franz Ruppen s'est présenté devant des journalistes réunis à Sion. Il a dressé un bilan "positif" de ses premiers mois à la tête du Département valaisan de la mobilité, du territoire et de l'environnement.
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"Je me sens très à l'aise dans mes nouvelles fonctions, même si les défis sont grands. Je peux notamment m'appuyer sur mon état-major et mes chefs de service", a indiqué le conseiller d'Etat en poste depuis le 1er mai dernier.
En quittant son costume de conseiller national et de président de Naters pour endosser celui de conseiller d'Etat, le politicien UDC de 50 ans avoue avoir vécu "un grand changement". Le travail est intense et les "dossiers sont passionnants avec des décisions importantes à prendre", a relevé Franz Ruppen, qui a aussi souligné avoir rencontré les collaborateurs de son département et mesuré "l'ampleur du travail abattu au quotidien".
Dangers naturels et autoroute A9
Parmi les dossiers évoqués par le conseiller d'Etat, la création du Service des dangers naturels (SDANA) qui regroupera, dès 2022, la gestion des cours d'eau latéraux, la protection contre les crues du Rhône et la gestion des autres dangers naturels, comme les avalanches et laves torrentielles.
Cette centralisation des tâches doit permettre au canton de franchir une étape supplémentaire dans le sens d'une gestion intégrée et coordonnée de la lutte contre les dangers naturels en tenant compte des conséquences du changement climatique, notamment pour ce qui est des nouveaux risques de crue du Rhône.
Autre "gros défi": l'achèvement de la construction de l'autoroute A9 dans le Haut-Valais. Les oppositions pour le passage du Bois de Finges sont en cours de traitement. L'ouverture complète du tronçon entre Brigue et Loèche est espérée en 2026 et la prochaine étape importante sera la mise en service du tube nord du tunnel de Viège, prévue en 2022.
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Troisième correction du Rhône
Franz Ruppen a aussi listé toute une série de projets à poursuivre ou concrétiser durant cette législature. Parmi eux, le chantier titanesque de la troisième correction du Rhône et la nouvelle loi sur les dangers naturels, "première que je défendrai devant le Grand Conseil en novembre".
Avouant "une grande sensibilité pour les régions périphériques et de montagne", Franz Ruppen s'attellera à faire avancer le projet de connexion de Monthey à la ligne du Simplon (possible à l'horizon 2045), et celui de la ligne sud-Léman, entre Saint-Gingolph et Evian (F), dont une mise à l'enquête publique est espérée en 2022.
Quant à la reconstruction du funiculaire de Sierre, dont le projet est contesté et une alternative proposée par les opposants, le conseiller d'Etat annonce que son département donnera des informations ces prochains jours.
ats/vajo
Créer un centre de compétence du sol
En matière d'environnement, "le Valais doit gérer son héritage industriel", a rappelé Franz Ruppen. L'un des dossiers prioritaires est l'ex-décharge de Gamsenried dont l'assainissement est le plus grand et le plus complexe du canton. Des études de variantes sont en cours et le financement est en discussion avec Lonza, a précisé Franz Ruppen.
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En ce qui concerne les sols agricoles pollués au mercure dans les zones de Viège - Baltschieder - Rarogne, les travaux préparatoires pour l’assainissement débuteront ces prochains mois et deux essais pilotes seront menés cet automne.
La pollution des eaux souterraines par les per-et polyfluoroalkylée (PFAS), substances chimiques dangereuses pour la santé utilisées dès les années 70 pour élaborer les mousses d'extinction d'incendie par exemple, concerne cinq sites, dont Viège, l'un des premiers en cours d'assainissement en Suisse.
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Franz Ruppen a aussi évoqué la création d'un centre cantonal de compétence sol. Son but est de permettre au canton de préserver cette ressource fragile et non renouvelable qui joue un rôle fondamental dans la production d'aliments, la filtration de l'eau potable et la régulation du climat.