Une conférence de presse interpartis à l'issue d'une séance plénière, l'exercice est plutôt inhabituel. L'heure est grave, justifient les membres PDC, PLR et UDC du groupe de réflexion "Pour un Valais uni et solidaire".
Il faut dire que le Haut-Valais a déjà menacé de refuser la nouvelle Constitution si cette dernière ne tient pas davantage compte des spécificités de la minorité linguistique.
Alarme à entendre
Pour le groupe de réflexion composé de 10 francophones et 5 germanophones, le Valais romand doit entendre cette alarme, notamment en réservant l'un des deux sièges de sénateurs au Haut-Valais, ou encore en permettant aux petites communes d'être administrées par seulement trois conseillers communaux.
Kamy May, membre PDC du groupe de réflexion, ne veut pas parler d'exception, de privilège ou de cadeau. "J'insisterais davantage sur le respect de leurs particularités", souligne-t-elle au micro de La Matinale. "En parlant avec eux, je me suis rendue compte qu'il y avait beaucoup de choses qu'on ne comprenait pas forcément. On a une même histoire, mais une autre expérience de cette histoire-là. Finalement quand on parle des "privilèges" qu'on pourrait admettre au Haut-Valais, c'est plutôt comment on pourrait vivre ensemble."
Vision conservatrice de l'organisation cantonale
Mais la droite n'est pas la seule à détenir la recette de la cohésion, remarque le socialiste Fabien Thétaz.
"Derrière cette apparente défense de la cohésion, on retrouve surtout une défense du statu quo et une vision assez conservatrice de l'organisation cantonale. On justifie ce statu quo par la cohésion, c'est une manière bien commode de faire", déplore-t-il.
Par ailleurs, il s'étonne qu'aucun représentant de la gauche n'ait été invité ou informé du nouveau groupe de réflexion. "Comme si les conservateurs avaient le monopole de ce souci de la cohésion cantonale. Or, pour nous, c'est aussi une priorité. Mais la cohésion ne se limite pas à accorder les garanties au Haut-Valais."
Romain Carrupt/fgn